ordeaux ne connaît plus la crise. « Les très beaux millésimes 2015 et 2016 nous ont permis d’écouler 290 millions de bouteilles l’an passé, pour un total de plus de deux milliards d’euros » s’est félicité Allan Sichel, Président du CIVB, à l’occasion d’une conférence de presse ce 13 mars.
Le vignoble progresse en effet de 6,8% en volume et de 13,8% en valeur. « La Chine, notre premier client à l’export, a été moteur. Nous y avons écoulé 95 millions de cols (+14%) pour 400 millions d’euros (+23%). Comme dans les autres pays tiers nous y avons très bien développé nos ventes de milieu de gamme, bordeaux et bordeaux supérieurs. »
Les Etats-Unis enregistrent leur niveau le plus élevé depuis 30 ans. Bordeaux y a vendu 6% de vin en plus, soit un total 27 millions de bouteilles. Le vignoble a exporté le même nombre de cols en Belgique. « L’Europe, qui représente un tiers de nos ventes exports, repart également à la hausse après trois années baissières. Le vieux continent a privilégié les grands crus. Il progresse ainsi de 2% en volume mais faisant un bond de 16% en valeur. »
Derrière la Belgique, le Royaume-Uni a importé 8% de Bordeaux de plus qu’en 2016. A noter, que ces deux marchés sont les premiers acheteurs de vin blanc bordelais à l’export, avec un total de 54 000 hl, quand la Chine n’en importe que 15 000 hl (contre 617 000 hl de rouge.) Après avoir touché le fond en Europe, la filière bordelaise entend désormais y consolider ses ventes de vins de milieu de gamme, écoulés entre 5 et 15 euros.
Malgré une récolte 2017 amputée de 39%, Bordeaux espère conserver tous ses marchés, « à l’exception du segment des entrées de gamme, vendus moins de 3€ au client final, que nous n’alimenterons pas », a précisé Allan Sichel. « Contrairement à la situation délicate dans laquelle nous nous étions retrouvé en 1991, nous avons 8 millions d’hectolitres en stock et environ 300 000 hl de VCI. Avec les 3,5 millions d’hl récoltés cette année, cela fait 11,8 millions d’hl disponibles. C’est 10% de moins qu’en 2017 mais cela va nous permettre de maintenir notre belle dynamique. » En effet, cela semble suffisant au regard des 5,1 millions d’hl de sortis des chais l’an passé. Les professionnels vont donc vivre sur leurs stocks, en croisant les doigts pour ne pas revivre une année de gel.
Participant à la renommée et au succès commercial du vignoble, « Bordeaux fête le vin » va souffler ses 20 bougies du 14 au 18 juin. Alain Juppé, maire de Bordeaux, espère attirer 1 million de visiteurs sur les quais de la Garonne. Pour l’occasion, 1200 viticulteurs de toute la grande région feront déguster leur production dans 11 pavillons de dégustation.
« Et pour célébrer le 20 ans de l’évènement, nous allons faire venir 20 grands voiliers venus de France mais aussi de Grande-Bretagne, d’Espagne, de Russie… » a dévoilé le maire de la ville. La liste de ces beaux bateaux sera révélée le 2 mai. Le Belem et l’Hermione sont déjà annoncés. Ils quitteront tous le port de la lune lors d’une grande parade le dernier jour de la fête.
D’autres évènements sont au programme, parmi lesquels des défilés des Commanderies, des expositions, un concert de l’Orchestre National de Bordeaux-Aquitaine, un spectacle pyrotechnique, ou encore l’ouverture de la Cité du vin en nocturne. Des pré-ventes à 16€ seront disponibles dès le 15 mars (les places passeront à 21€ à compter du 11 juin.
Alain Juppé a profité de sa venue pour faire une autre annonce aux journalistes. « Bordeaux Fête le Vin, déjà présent à Bruxelles, Hong-Kong et Québec, se tiendra pour la première fois à Liverpool, du 25 au 28 mai prochains. »