La seule véritable façon de prouver que l’on travaille correctement à ses consommateurs, c’est de leur montrer les analyses de résidus de nos vins » pose Christophe Jacquel, le propriétaire du Clos de Vènes (5 hectares de vignes à Saint-Couat-d’Aude). Autodidacte, le néovigneron joint le geste à la parole et vient de publier sur son site les phytobilans réalisés par le laboratoire professionnel Dubernet pour ses trois vins de France rouges 2016.
« Sur les 96 molécules, seule une molécule a été tracée. Cette molécule est présente dans un insecticide utilisé contre les vers de la grappe, le Stewart » précise le document introduisant les analyses (cliquer ici pour y accéder). À noter que s'il n'existe pas de Limites Maximales de Résidus de pesticides (LMR) pour les vins, la réglementation européenne en propose pour les raisins de cuve, qui sont utilisées en référence pour les vins.
Repéré à l’état de traces, l’insecticide indoxacarbe est la matière active du Stewart, un insecticide visant les vers de la grappe. Pour pouvoir afficher des vins sans résidus, Christophe Jacquel a passé son domaine en confusion sexuelle sur le millésime 2017. À noter que le Stewart est un produit conventionnel, ce qui n’empêche par Christophe Jacquel de se revendiquer des viticultures biologiques et biodynamiques.
« Le plan de conversion m’a gonflé, à ne se limiter qu’à un contrôle des factures et à un paiement des frais de certification » tranche le vigneron, disant préférer une viticulture de résultats plutôt que de moyens. Et reconnaissant bénéficier d’un terroir propice à la réduction des traitements : « j’ai pu remplacer le cuivre par de la prèle et je n’utilise que du soufre ».


Ces phytobilans complets sont accessibles directement sur le site internet du domaine, ou en flashant le QR Code de la contre-étiquette (qui précise d’ailleurs le taux de sulfites, voir ci-dessous). À chaque fois, une brève introduction explique les principaux résultats. « Il serait dangereux de mettre les analyses dans les mains du quidam. Il faut expliquer aux consommateurs. Les gens ne sont pas idiots, ils comprennent quand on leur donne les clés de lecture » conclut Christophe Jacquel.
« Depuis deux millésimes, nous indiquons les taux de sulfites. Le consommateur doit ensuite aller s’informer de lui-même pour voir que 42 mg/l de SO2, c’est peu » explique Christophe Jacquel.
Racheté en 2010 par Christophe et Sylvie Jacquel, le Clos de Vènes produit en moyenne 7 600 cols/an sur 5 hectares. La vente directe constitue son premier réseau de commercialisation, que ce soit à son gîte/restaurant ou lors de dégustations dans toute la France.