On peut espérer que les chauves-souris deviennent des auxiliaires de culture contre les vers de la grappe. Les nichoirs sont habités permettent de contenir une pression faible à moyenne, et de se passer d’insecticides » rapporte Alexandre Deborne, le responsable technique de l’Union des Vignerons des Coteaux de l’Ardèche, qui a piloté l’installation d’une soixantaine de gîtes à chauve-souris auprès de 22 vignerons de trois caves coopératives.
Pouvant être achetés dans le commerce ou fabriqués soi-même, ces nichoirs doivent être d’un bois (l’UVICA opte pour du Douglas) sans traitements (les solvants et vernis étant nocifs pour les chauves-souris) et d’au moins deux centimètres d’épaisseur (pour permettre l’isolation thermique). De petite taille avec 25 centimètres de long pour 15 cm de large, ces nichoirs ont une petite ouverture de 1,5-2 cm de large pour permettre l’entrée du chiroptère par le bas. « Il faut que le bois à l'intérieur reste rugueux et ne soit pas poncé à la base pour permettreaux chauves-souris de s’accrocher » précise Alexandre Deborne
Ces gîtes doivent être fixés dans des arbres à 4-5 mètres de haut, pour éviter les attaques de chat. Afin de pourvoir à l’alimentation des chauves-souris, il est conseillé de placer les nichoirs à proximité de forêts ou de bosquets, et le plus près possible d’un point d’eau. L’UVICA implante parfois des haies à cette fin, voire fixe des lampes solaires pour attirer la nuit des insectes.
Lancée depuis 2016, cette installation de nichoir au sein d’UVICA s’inscrit dans son plan de développement durable Ardèche par Nature. À l’avenir, l’objectif est de densifier ce réseau en doublant le nombre de gîtes en 2018. Et ce même si l’occupation des nichoirs actuels est loin d’être optimale. D’après les estimations réalisées à partir des excréments trouvés au pied des arbres, 20 % des gîtes seraient occupés l’été (les chauves-souris hibernant dès que les températures tombent en dessous de 10 °C).


Mais comme l’investissement est faible, Alexandre Deborne souligne qu’« il faut avoir une vision plus globale. Les chauves-souris pourraient être intéressantes contre les vers de la grappe, mais aussi pour lutter contre d’autres ravageurs comme la pyrale du buis ou le moustique tigre. Il s’agit de participer à l’équilibre du milieu. Comme les abeilles, les chauves-souris témoignent du bon état d’un environnement. »