'ESA d'Angers, en partenariat avec la Chambre d'agriculture des Pays-de-Loire et l'Ademe, organisaient ce mardi 16 janvier lors du Sival 2018 un « atelier participatif ». L'intitulé exact : « Venez vivre en direct un atelier participatif d'écoconception en viticulture ». L'idée est en réalité de faire vivre aux participants venus y assister la même démarche que celle à laquelle assistent, depuis un an maintenant, des vignerons d'Anjou.


Au cours de l'année 2017, une dizaine d'entre eux ont accepté de participer à différentes sessions sur cette thématique de la performance environnementale, construites sur ce mode de fonctionnement : « Nous cherchions comment améliorer le dialogue entre chercheurs, vignerons et conseillers techniques, par rapport à des réunions ou conférences classiques, pendant lesquelles on se contente d'expliquer ce que l'on fait et où il est compliqué d'attirer les foules », explique Frédérique Jourjon, chercheuse à l'ESA. A la différence de ce type de rendez-vous, la formule participative permet en effet d'impliquer dès le départ les conseillers et les vignerons, augmentant les chances de les faire adhérer aux changements de pratiques.
Ces ateliers concrets se déroulent uniquement en petits groupes et prennent la forme d'échanges, de questionnements, avec aussi des moments ludiques. « Nous sommes en train de créer un « serious game » avec eux, qui leur permet d'échanger entre eux, à partir de leur propre expérience, de simuler des scénarios, mais surtout de les faire réfléchir sur les pistes possibles, afin qu'ils se les approprient plus facilement », poursuit la chercheuse.


L'objectif du projet reste en effet pour les vignerons de parvenir à identifier les possibles économies d'énergie et de matières, à réduire les pollutions et à améliorer la qualité écologique d'un produit ou d'un service, grâce à la méthode ACV (Analyse du cycle de vie). Une méthode jugée « pertinente » par les chercheurs mais « complexe et peu connue » d'eux.
« On a pu identifier des pratiques qui ont un impact environnemental important... On leur donne des idées pour faire des choix, savoir quoi changer », résume celle-ci. A titre d'exemples, des leviers d'actions tels que le matériau utilisé pour les piquets, bois ou acier, ou encore le recours à un quad plutôt qu'un tracteur pour les petits travaux, ont ainsi pu être identifiés.
Cette nouvelle formule semble donc plaire et fonctionner; d'autres projets d'ateliers participatifs seront organisés prochainement : l'un avec la cave coopérative de Saumur, Robert et Marcel, avec une quinzaine de participants, l'autre avec la cave de Bourgueuil, en lien avec Terra vitis. L'ESA a également d'autres projets en construction avec d'autres régions et AOC viticoles afin de les accompagner dans leur réflexion autour du changement de pratiques.