Tout ne s’est pas débloqué en un voyage, mais c’est une bonne entrée en matière » salue Antoine Leccia, le président de la Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux (la FEVS, regroupant 550 entreprises). Faisant partie de la délégation présidentielle lors de la visite d’Emmanuel Macron en Chine, le négociant languedocien se montre autant satisfait par l’écoute du gouvernement que de ses interlocuteurs chinois. « Les messages sont bien passés. J’ai pu présenter au ministre de l’Agriculture et au conseiller agricole du président de la République les points où il faut porter attention afin de créer de la croissance » explique Antoine Leccia.
Alors que les vins géorgiens vont voir tomber leurs droits de douane en Chine (comme les vins australiens, chiliens et néo-zélandais), la FEVS a plaidé pour une levée des barrières douanières tarifaires pour gagner en compétitivité. « Sur les produits les plus bataillés de l’entrée de marché, l’écart de prix peut être de 20 % pour un même prix de départ » estime Antoine Leccia, qui demande à la France de prendre la tête des négociations européennes avec la Chine sur un accord de libre-échange. Même décalée de deux ans, la création de certifications d’importation donnant la traçabilité des produits alimentaires inquiète la FEVS. « Nous demandons que les vins et spiritueux soient exemptés » déclare Antoine Leccia.
Les exportateurs français réclament également que les lois de lutte contre la contrefaçon et de protection des Indications Géographiques soient appliquées. Un souhait de coopération qui a été entendu, le président de la République, Emmanuel Macron, ayant déclaré, ce 9 janvier, aux côtés du président chinois Xi Jinping qu’« il y a un point sur lequel nous avons eu des avancées extrêmement importantes à mes yeux, c’est l’agroalimentaire. Nous avons confirmé la volonté de faire ensemble dans le secteur des vins et spiritueux ».


« La Chine demande du temps et de la patience. Mais on sent qu’il y a un souffle, une volonté et une énergie de ce gouvernement pour nous aider » se réjouit Antoine Leccia. Apparemment convaincu par ce déplacement en Chine, le président du directoire d’Advini. estime que « le gouvernement est attentif et veut maintenir le leadership des vins français en Chine. Ce n’est qu’un début a affirmé le président, qui annonce d’autres voyages. En tant que chef d’entreprise qui cherche de la stabilité, c’est une perspective qui me plaît. »
« En 2017, la France aura expédié plus d’un milliard d’euros de vins et spiritueux en Chine continentale. 1,3 milliard € en comptant Hong Kong, soit une croissance de 20 % ! » souligne Antoine Leccia. Les expéditions y sont majoritairement tirées par les bordeaux et cognacs. Mais le marché est aussi porteur pour les IGP du Languedoc ou les AOC de Côtes-du-Rhône souligne l’ingénieur agronome.
Actuellement, la Chine est le troisième marché export des vins français, derrière les États-Unis et le Royaume-Uni. En 2017, les exportations totales de vins et spiritueux français s’élèveraient à 13 milliards € de chiffre d’affaires. Des estimations en hausse de 10 % par rapport à la performance 2016.