Les baies qui contiennent trop de sodium peuvent être inaptes à la production de vin, ce qui peut conduire des vignobles à ne pas être récoltés » explique le docteur Sam Henderson,
de l’Université d’Adelaide, qui a analysé les différences d’accumulations de sel entre plusieurs cépages dans une étude récente (publiée par la revue scientifique New Phytologist). Ayant comparé l’ADN de multiples variétés, le chercheur explique cette diversité par la mutation d’un protéine de transport de sodium au niveau du système racinaire, qui implique une moindre entrée de l’élément chimique, ce qui réduit les teneurs en sel de toute la plante. Et notamment des feuilles et grappes.
La salinisation des sols par l’irrigation coûtant chaque année plus d’un milliard de dollars australiens à l’ensemble de l’agriculture océanienne (soit 655 millions d’euros), la filière vin espère rapidement mettre à profit ces découvertes. L’organisme public Wine Australia indique ainsi dans un communiqué son souhait d’utiliser comme marqueur génétique la mutation découverte pour améliorer l’hybridation, la sélection et le déploiement de porte-greffes résistants aux sols salés.
Témoignant de l’irrigation des vignobles australiens, la salinisation des sols est amenée à s’accentuer avec le réchauffement climatique pronostique Wine Australia. S’appuyant sur l’Organisation de Recherche Scientifique et Industrielle du Commonwealth (CSIRO), la filière australienne finance actuellement l’obtention de porte-greffes adaptés aux stress hydriques et thermiques. Sans oublier le développement d'inévitables cépages résistants aux maladies cryptogamiques et adaptés aux particularités australiennes.