our diminuer la pression des populations de vers de la grappe, BASF étudie la possibilité de pulvériser à l'automne, au sol et sur les bas des pieds de vigne, des nématodes. L'idée : sélectionner les plus agressives et vérifier leur capacité à infester, l'hiver, les larves des vers de la grappe afin de diminuer la pression au printemps suivant. Les résultats issus de la première année d'expérimentation, en 2015-2016, ont été présentés par la firme lors de la conférence de l'AFPP sur les ravageurs, en octobre 2017.


En premier lieu, l’étude a permis de sélectionner, en conditions contrôlées, un nématode efficace, S. carpocapsae, déjà utilisé et reconnu en arboriculture dans la lutte contre le carpocapse du pommier. Concernant l'essai au vignoble, les conditions météo (pluie et températures) avant et après l’application ont été bonnes pour sa mise en place, favorisant l’installation des nématodes. Mais les résultats obtenus sont mitigés : le nombre de glomérules en 1ère génération n’a été que peu limité par les nématodes, alors que l’attaque sur grappes en deuxième génération l'a été fortement, avec une baisse de moitié du nombre de larves vivantes et de 60% du nombre de perforations des raisins par rapport à la parcelle témoin. « Cela suggère que l’application de S. carpocapsae à l’automne a eu un impact sur la 2ème génération et les dégâts qu’elle a générés », indiquent les auteurs de la présentation.
Ces premiers résultats encourageants doivent donc être confirmés par des études complémentaires, qui ont été menées en 2017 et prochainement en 2018. Il est en effet difficile à ce jour d'attribuer totalement les efficacités relevées à l’action spécifique des nématodes : « Cet effet sur la 2ème génération sera à confirmer dans les expérimentations à venir. Il sera probablement utile de bien observer les larves encore vivantes de 1ere génération pour voir si elles sont ou non parasitées, ce qui pourrait affecter le développement de la population en 2ème génération, ou si une autre cause est à envisager », précise BASF.
Enfin, il n’est pas impossible de penser que l’emploi de nématodes ait un effet cumulatif d’année en année. Ces auxiliaires pourraient par ailleurs permettre d'apporter une solution pour lutter contre les lépidoptères du types Eulia ou Cryptoblabes, qui ne sont pas contrôlées par les diffuseurs de confusion sexuelle couramment utilisés.