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« On a peut-être un petit défaut à Bordeaux, l’arrogance »
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Michel Rolland
« On a peut-être un petit défaut à Bordeaux, l’arrogance »

À l'aube de ses quarante-cinquièmes vinificationsle célèbre œnologue conseil donne le pouls d’une filière girondine étourdie, mais pas groggy. Le tout dans un éclat de rire jovial caractéristique.
Par Alexandre Abellan Le 21 septembre 2017
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« On a peut-être un petit défaut à Bordeaux, l’arrogance »
L

e Bordeaux bashing, « je l'ai vu, je l’ai vécu. Ça se voit moins, mais ça se comprend. Bordeaux était hégémonique dans les années 1990. Ses vins avaient une place extraordinaire dans le monde. Quand vous êtes partout sur le devant de la scène, on vous attaque » explique Michel Rolland, ce 19 septembre lors d’un entretien fleuve à la Cité du Vin. « On a peut-être un défaut à Bordeaux, on est peut-être un petit peu arrogant. Alors on nous a attaqué sur l’arrogance, sur la qualité de nos vins… » convient-il dans le même grand sourire carnassier qui lui permet de rappeler une anecdote, quand ce n’est pas un règlement de comptes*.

Pour le premier des flying winemakers, la parenthèse du Bordeaux bashing est provisoirement fermée. Grâce à l’engouement d’un marché export : « la Chine. Qui connaît Bordeaux et dont c’est encore le nom favori. Les bordeaux reviennent aux États-Unis, et même à Paris, où les sommeliers étaient les champions du monde du Bordeaux bashing. Ça redevient intéressant » s’amuse l’ami du critique américain Robert Parker (voir encadré).

Plus de mauvais millésimes

Ayant en horreur le fatalisme, Michel Rolland est un optimiste pour qui le retour en grâce des vins bordelais doit durer. À son sens grâce à des rapports qualité prix imbattables (« les bordeaux sont parmi les vins les moins chers du monde"). Témoignant du niveau des vins girondins, il confie avoir fait « ces quinze dernières années plus de bons millésimes que je n’en avais faits trente ans avant ». À son sens les mauvais millésimes sont des espèces en voie de disparition dans le Bordelais : « aujourd’hui, on sait trouver un équilibre même sur une matière première qui n’est pas de première qualité ». S’il reconnaît des millésimes moins réussis, comme 2002, 2004, 2007, 2011 ou 2013, il martèle qu’« il y a trente ans, on ne se serait pas régalés. Ça aurait été anguleux, maigre, creux, ennuyeux… »

La viticulture n’est pas démocratique

Se prononçant à demi-mot sur le potentiel du millésime 2017 à Bordeaux, Michel Rolland souligne que « la gelée n’est pas démocratique. Comme la viticulture. Ce sont parmi les grands terroirs que l’on s’en sort le mieux, et dans les terroirs un peu plus compliqués que l’on s’en sort moins bien ». Pour lui, il y a cependant une « bonne nouvelle dans ce petit désastre. Ce qui est sur pieds vient dans de bonnes conditions. On a eu chaud la semaine dernière avec un peu de pluie et un peu de Botrytis, mais finalement tout est rentré dans l’ordre pour ceux qui ont de la vendange. » Le chantre de la maturité optimale et des vendanges tirant en longueur reste dans son élément.

 

* : Rigolard, Michel Rolland alterne les souvenirs de dégustation (notamment de son millésime de naissance, 1947 : « Ã  18 ans, les vins sont parfaits. Après vingt ans il n’y a plus de grands vins, (que de belles bouteilles ») avec ce qui s’apparente à des coups de griffes (« je n’ai jamais vu un consommateur déçu par le goût de bois. Ça n’a déçu que certains journalistes, parce que pour une fois ils trouvaient un goût… Pardon, je ne le referai plus ! »).

L’influence Parker

Se rencontrant en juillet 1982, l’oenologue libournais Michel Rolland et le critique américain Robert Parker ont formé un tandem aussi influent que critiqué dans la filière. Prenant la défense de son ami, le fondateur du Wine Advocate, Michel Rolland décrit « un fabuleux dégustateur, qui se trompe comme tout le monde, mais qui a une mémoire remarquable, une capacité à déguster 150 à 180 vins avec la même acuité. » Ce talent, et une dose de chance, ont naturellement conduit à une notoriété et une influence croissantes, ajoute Michel Rolland : « il a pris toutes les commandes, tout le monde lui faisait confiance. Les esprits chagrins vous diront que c’est trop hégémonique. Mais en attendant, nous avions la chance qu’il aime beaucoup Bordeaux (avec le Rhône et la Napa Valley). »

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