ans le Languedoc, l’été s’est écoulé dans une certaine tranquillité. Le calme, avant la tempête ? Le syndicat des vignerons gardois (SVG) organise une conférence de presse ce 17 août pour prévenir qu’après les vendanges, des actions pourraient être envisagées. Leur première inquiétude se porte sur les prix de la nouvelle campagne. « La récolte est petite avec des baisses de 20 à 30 % des volumes enregistrées par les premières caves qui ont ouvert, et cette baisse est générale à tous les vignobles français. La qualité est bonne voire exceptionnelle et l’ancienne région Languedoc a entre 1 à 2 millions d’hl en cave » énonce Xavier Fabre, porte-parole du SVG. De ce tableau économique, le vigneron ne voit qu’une seule évolution possible des prix : « ils doivent s’orienter à la hausse de 10 à 15 euros/hl par rapport aux prix de la précédente campagne. Et ce quelle que soit la catégorie de vin : vins sans indication géographique, Pays d’Oc ou AOC » indique Xavier Fabre, expliquant qu’il souhaite par là prévenir les metteurs en marché de la nécessité de garantir de prix rémunérateurs aux producteurs. Et, selon lui, la nécessité de prix bas pour satisfaire un créneau d’entrée de gamme est loin d’être avéré. « Des vins achetés trois fois moins chers par rapport aux prix français, ne sont pas présentés trois fois moins chers sur les linéaires » constate-t-il.
Au-delà de la question du prix de cette nouvelle campagne, le syndicat des vignerons gardois veut montrer qu’il reste mobilisé sur la question des importations étrangères et du rayon bib. « J’ai pu constater que les rayons bib sont à nouveau approvisionnés en vins étrangers. Il va falloir que la grande distribution se mette au pli » explique Xavier Fabre. « S’il faut fermer les supermarchés tout le samedi, nous le ferons ! ». Le syndicat attend aussi que des suites soient données aux dépôts de plaintes des Pays d'Oc auprès de la Répression des fraudes dans le cadre d'étiquetage délictueux. "Les premières plaintes datent de fin 2016 et nous n'avons pas de retours" s'alarme Xavier Fabre.
Enfin, le syndicat ne cache pas ses réserves concernant le ministre de l’Agriculture. « Il est mal ou pas conseillé » constate Xavier Fabre. L’annulation de leur rendez-vous en juin a toujours du mal à passer. « Soit le ministre de l’Agriculture vient sur le terrain, soit nous monterons à Paris » prévient Xavier Fabre. Par ailleurs, la prise de parole du ministre de l’Agriculture suite à une question de la députée Annie Chapellier le 9 août « montre qu’il n’a pas connaissance de la problématique languedocienne. Cela questionne sur la prise en compte au niveau national des problématiques languedociennes ». Le fait que le ministre explique la hausse des importations espagnoles par la faiblesse des disponibilités françaises fait particulièrement bondir le porte-parole : « nos caves sont pleines de vin ».
Enfin, le syndicat des vignerons gardois annonce qu’il mettra sur la table un nouveau sujet : les mesures agro-environnementales et climatiques. Selon le syndicat, les producteurs sont en attente du versement des aides depuis plus de deux ans (soit entre 100 et 300 euros/ha qui auraient dû être versés par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse). « Nous faisons la banque. Pour ma part, le montant s’élève à 5 000 euros par an».