Déclencher les traitements complémentaires de pyrèthre selon des seuils de larves est bon pour l’environnement. Comme l’économie du domaine » résume Éric Maille, le technicien viticole pour AgroBio Périgord. L’expert en agriculture biologique animait hier, à Bergerac, une réunion de restitution des derniers essais sur le sujet. Depuis 2015, l’organisme déploie un protocole dérogatoire dans le périmètre de lutte obligatoire contre la cicadelle dorée. Cett année, 77 % des parcelles engagées ont pu réduire d’un traitement leur lutte contre les cicadelles dorées. Avec 101 hectares et 12 viticulteurs engagés, alors qu’en 2016 il n’y avait qu'une trentaine d’hectares sous dérogation. Déjà plus de 250 ha s’annonceraient intéressés pour 2018.


Garanties sans pied de flavescence doré détecté les deux années précédentes, les parcelles engagées peuvent espérer réduire leurs traitements de pyrévert selon les comptages de population de larves. Comme peuvent le faire les parcelles conventionnelles, l’arrêté préfectoral de Nouvelle-Aquitaine distinguant les deux cultures. Le seuil de déclenchement du traitement complémentaire repose sur un comptage de larves de Scaphoïdeus titanus avant et après traitements. Si plus de trois larves pour cent feuilles sont détectées, un traitement complémentaire est déclenché.
Sinon, et après comptage complémentaire du FREDON, le traitement complémentaire n’a pas lieu. Mais la population sur la parcelle continue à être suivie. « Aucun risque n'est pris quant à l'efficacité de la lutte obligatoire. L'aménagement ne s'effectue ainsi que si l'on a l'assurance que les populations de cicadelles sont suffisamment basses pour ne pas craindre des contaminations » explique Thomas Sudler, le technicien viticole suivant l’expérimentation à AgroBio Périgord.
« Le protocole est ouvert à tous les opérateurs de Nouvelle-Aquitaine. Pour être mis en place il ne demande qu’une modification du cahier des charges du GDON pour l’inclure » estime Éric Maille. Il souligne cependant les enjeux techniques qu’il ne faut pas sous-estimer pour réussir cette approche. Soit l’épamprage avant les traitements et le bon réglage du pulvérisateur pour réduire les risques de réservoir. Ainsi que le positionnement du larvicide en fonction du cycle de développement de la cicadelle (dans le cadre des dates imposées par la préfecture).
Actuellement réalisé en prestation de service par Agrobio Périgord, ce protocole coûte 450 euros pour une parcelle de cinq hectares maximum. Chaque parcelle supplémentaire est ensuite facturée 150 euros.