Il n’y a pas de filière alimentaire plus transparente que le vin en termes d’ingrédients. Les vinificateurs sont limités à une liste positive de produits, avec des modes d’utilisation bien précises » pose le docteur Ignacio Sánchez Recarte, le secrétaire général du Comité Européen des Entreprises Vins (CEEV). Affirmée, cette position ne semble pas encore partagée par la Commission Européenne, qui a donné un an à la filière vin pour proposer des règles d’étiquetage des ingrédients. Mais une opportunité pourrait s’ouvrir afin de démontrer à la commission les bonnes pratiques vinicoles. Mi-juillet, la Commission Européenne a proposé lors d’un groupe de travail avec des États-Membres que soit ouverte une révision du règlement européen 606/2009 encadrant les pratiques œnologiques.
La Commission Européenne évoque notamment la possibilité de séparer, et clarifier les ingrédients entre auxiliaires et additifs à l’occasion de l’alignement juridique avec le traité de Lisbonne. Les États-Membres doivent désormais se positionner, le CEEV attendant un retour positif, et surtout une « une transposition de la résolution de l’OIV dans les textes européens » glisse le docteur Ignacio Sánchez Recarte.
Arrêtée en 2016, la résolution OENO 567A-2016 de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin distingue certains ingrédients de vinification entre additifs et auxiliaires technologiques. Ces derniers ne pouvant « en aucun cas être considérés comme des ingrédients » précise le docteur Ignacio Sánchez Recarte. Donnant de solides bases scientifiques, cette résolution n’est cependant pas exhaustive, des produits restant à classer. La résolution devant compléter la liste lors de la dernière assemblée générale de l’OIV a cependant été reportée, faute de consensus.
La révision, ou non, du règlement européen par le groupe d’experts devrait être décidée en septembre prochain, lors de la prochaine réunion du groupe d’experts.