ntre la papillote de pomme de terre au caviar et l’oreiller moelleux de morilles qui ouvraient son traditionnel dîner à la presse internationale, Philippe Castéja, le président du Conseil des Grands Crus Classés en 1855, lançait un coup de semonce à l’attention des propriétaires. « Le dérèglement indiscutable du climat, quelles qu’en soient les raisons, est incontestablement préoccupant. Dès lors, chaque individu, chaque professionnel, doit participer à son niveau à la préservation des équilibres naturels. L’histoire, je le pense, se chargera de montrer aux récalcitrants leur erreur » prévient le négociant, dans le chai du château Latour ce 18 juin.
Alors que la certification bio prend commence à faire boule de neige parmi les crus classés médocains (actuellement cinq sont certifiés), le conseil de 1855 a créé pôle d’excellence dédié à l’amélioration de l’impact environnemental de ses pratiques. Il s’agit d’« initier ou coordonner des actions de recherche et de développement, pour observer les bonnes pratiques, et assister leurs membres pour aller plus loin dans le Système de Management Environnemental » annonce Philippe Castéja, jugeant « légitimes » les attentes des consommateurs en matière d’agriculture raisonnée, de bio et de biodynamie.


Cette analyse en forme d’avertissement résonnait avec le discours d’accueil de François-Henri Pinault, propriétaire du château Latour, qui se convertit actuellement et intégralement au bio. « Nous devons nous assurer que nous prenons le plus soin possible de notre terroir, en adoptant à la fois les nouvelles technologies et les sciences naturelles. Le développement durable est au cœur de notre stratégie » martèle le PDG du groupe Kéring.