n juillet 2016, Moët Hennessy ouvrait son MH lab 78, un service dédié à aider des starts-up à éclore. Parmi ses protégés : D-vine. Cette entreprise a déjà beaucoup fait parler d’elle avec sa machine destinée à servir un vin au verre à la bonne température et après une aération idéale. C’est en quelque sorte le Nespresso du vin. En guise de capsule de café : des flacons de vin Wit pourvus d’une puce contenant toutes les informations sur le vin et ses conditions de dégustation. Dès qu’on insère un flacon dans la machine celle-ci reconnait le vin, mesure sa température, le réchauffe ou le refroidit selon le besoin, puis le sert en l’aérant.
Au départ, D-vine visait les amateurs avertis et fortunés. Mais son marché s’avère être l’hôtellerie de luxe. « Nous avons équipé une centaine d’hôtels en quelques mois. Nous aidons les serveurs et les barmans qui ne sont pas experts en vin à répondre à la demande des clients qui veulent du vin au verre », explique Thibaut Jarrousse, l’un des fondateurs de D-vine.
Le MH lab l’a aidé à finaliser le design de sa machine. Depuis, celle-ci intègre un présentoir à flacons et un porte-verre à pied. Dans cette nouvelle version, elle affiche sa fonction au premier regard. Moët Hennessy fournit aussi les vins de ses propriétés à travers le monde. L’entreprise trouve là un nouveau débouché pour ses produits.
Autre start-up couvée par le MH Lab : Kuantom. Cette fois, il s’agit de fabriquer des cocktails sur les lieux de consommation. Kuantom a conçu une machine –l’Orkestra, - dans laquelle on insère des flacons d’ingrédients : alcools, vins, jus de fruits, sirops. Tous les flacons portent une puce que la machine reconnaît. Dès lors, s’affichent sur la tablette connectée à l’Orkestra tous les cocktails qu’il est possible de faire avec les ingrédients sélectionnés.
« Nous amenons un barman là où il n’y en a pas : sur les bateaux de croisière, dans les casinos, dans les lounges (salons) des compagnies aériennes… Nos clients peuvent faire des événements à thème, avec des cocktails avec ou sans alcools, exotiques ou classiques, etc. Il leur suffit d’insérer les bons ingrédients dans la machine », explique Alexis Kaplan, directeur de Kuatom que Moët Hennessy met en relation avec ses mixologistes afin que ses recettes aient de l’allure et qui lui ouvre les portes de son réseau.
Le MH lab soutient également Barnaby, une appli qui sélectionne « les meilleurs endroits où boire un verre ». Des endroits chics et originaux. L’utilisateur de l’appli peut y passer une soirée puis partir sans demander l’addition : elle sera automatiquement prélevée sur son compte bancaire pour peu qu’il en ait donné l’autorisation lors de la création de son compte Barnaby. Dans ce cas, en arrivant dans le bar, le client peut demander l’ouverture d’une « table ». Ce que le bar lui accorde. Dès lors, toutes ses consommations sont mises sur un compte spécifique qui sera endossé après son départ de l’établissement. A double tranchant !
Dernière start-up : Smartpixel. Elle transforme n’importe quel objet en écran. On peut ainsi projeter un film sur une bouteille (fausse, en plastique) sans que les images soient déformées ou changer l’habillage de cette pour lui faire porter tour à tour, les étiquettes de toutes vos cuvées afin que vos clients voient défiler votre offre.
Le MH lab reste à l’affut des nouvelles pépites et idées. « Nous sourçons des starts-up innovantes pas forcément liées au monde des vins et spiritueux. Nous les aidons à adapter leur offre à notre univers. Nous favorisons leur interaction avec nos maisons », indique Damien Granet, responsable des partenariats innovation. Mais Moët Hennessy n’investit pas dans leur capital. Le groupe en fait de nouveaux partenaires.