artout le constat est le même. Fin mai avec les températures estivales (plus de 30 °C le week-end de l’Ascension dans beaucoup de régions), le développement de la végétation est « explosif ». « En deux semaines, les vignes ont pris 7 à 8 feuilles. Je n'avais jamais vu ça », observe François Dal, conseiller viticole à la Sicavac à Sancerre le 31 mai. A cette date dans sa région, les parcelles non gelées commençent à fleurir et le millésime s'annonce très précoce. Même chose en Champagne. En Bourgogne. «On a du mal à suivre. Les parcelles qui avaient 9 à 10 feuilles étalées, il y a une semaine sont désormais à fin fleur », note Benoît Bazerolle, de la chambre d'agriculture de Côte d'Or.
Dans le Bordelais, la croissance est également soutenue dans les parcelles non gelée où en moyenne les vignes avaient dépassé la mi-floraison. Dans celles gelées, le développement de la végétation est variable. Dans certaines, les entrecoeurs les plus développés présentent jusqu'à 8 feuilles étalées. Sur les contre-bourgeons qui ont rapidement débourré, des grappes sont visibles. Mais dans les parcelles les plus sévèrement touchées, la végétation reprend à peine avec de nombreux contre bourgeons qui ne repartent pas.
Dans le Vaucluse, les vignes ont également évolué très vite. « La floraison est en cours. Elle démarre en secteur tardif et se termine en secteur précoce », note Eric L'Helgoualch, de la chambre d'agriculture. Ce dernier craint toutefois de la coulure sur le grenache. «Une forte pousse au moment de la floraison peut provoquer ce phénomène sur ce cépage ».
Dans les Pyrénées-Orientales, les vignes sont à des stades encore plus avancés : début fermeture de la grappe pour les plus précoces et pour la majorité entre « nouaison » et « baies taille de pois ». Mais rien d'exceptionnel. « Nous avons eu des années beaucoup plus précoces », observe Marc Guisset, de la chambre d'agriculture.
Avec cette forte pousse, les vignerons ne chôment pas. « Les chantiers de relevage battent leur plein », note François Ballouhey, de la chambre d'agriculture de Dordogne.
En Bourgogne, les travaux s'enchaînent aussi avec le travail du sol, le relevage, l'accolage et le renouvellement des traitements. Dans le Maine-et-Loire, les vignerons doivent faire face à un surcroît de travail dans les vignes gelées du fait de l'ébourgeonnage. « Il s'agit de bien sélectionner les bois pour la taille de l'année prochaine », explique Perrine Dubois, conseillère viticole à l'ATV 49.