Lundi 24 avril, nous allons chez le préfet et nous allons nous battre » lance Frédéric Rouannet, le 21 avril. Dans la voix du leader syndicat, une tristesse et une certaine fébrilité inhabituelle : « aujourd’hui, nous sommes dans l’acceptation ». Le département a subi deux nuits de gel : du 19 aux 20 et du 20 au 21 avril. Selon la Chambre d’agriculture de l’Aude, « les premières observations montrent une très grande hétérogénéité d’intensité selon les situations. Les zones abritées du vent, les bas-fonds mais aussi certaines parcelles en hauteur ont subi de plein fouet ce refroidissement radiatif nocturne (gelée blanche) mais aussi des gelées par déplacement de masse d’air froid (gelée noire) ».
L’exact évaluation des dégâts est toujours en cours. Trois types de dégâts ont été repérés : gelée ne concernant que 10-20% des pousses, les pousses sont partiellement gelées à l’extrémité et les pousses sont totalement gelées. Selon Frédéric Rouannet, et avec toute la prudence qui s’impose, le troisième cas, « pousses gelées à 100 % » serait largement majoritaire. Pour lui, ce sont plusieurs milliers d’hectares qui sont détruits.
Dans l’Hérault, la situation est aussi très difficile. Jérôme Despey, président de la Chambre, prévoit de faire un point le 24 avril au matin. Selon la Chambre, « au global, c’est quasiment plus de 20.000 ha estimés qui ont gelé tout le long du littoral et en zone de Montagne près d’Hérépian. Les conséquences pourraient être de l’ordre de 1.000.000 d’hl soit 20% des récoltes ».