e dimensions et d’ambitions artisanales, la tonnellerie Saint-Martin témoigne de la mode pour les grands contenants en se diversifiant officiellement sur ce créneau. Après deux ans de séries limitées, l’entreprise commercialise des cuves tronconiques pour la vinification et des foudres pour l’élevage. Avec des volumes restant modérés (de 7 à 50 hectolitres) et une large fourchette de prix (de 3 500 à plus de 12 000 euros selon les volumes et options).
Plus qu'à une mode, cette gamme compte répondre aux tendances œnologiques actuelles. « Depuis 2009-2010 le foudre est revenu dans les chais. Pour des raisons aussi économiques que gustatives, les grands contenants permettant d’alléger le coût du parc de barriques et de limiter l’apport de boisé » note Benjamin Macrez, le directeur commercial de la Tonnellerie Saint-Martin.
Pour la tonnellerie de Buzet-sur-Baïse, il s’agit en fait d’un retour aux origines, ayant été fondée par un foudrier, Hubert Saint-Martin (le grand-père de François Saint-Martin, l’actuel propriétaire). Pour développer cette nouvelle gamme, la tonnellerie a ouvert un atelier annexe, avec deux ouvriers dédiés (un maître tonnelier et un maître foudrier). Alors que les enjeux d’approvisionnement en bois de chêne deviennent problématiques, le tonnelier ne s’inquiète pas de se diversifier, ayant racheté en 2012 la merranderie Cognet. « Je ne serai pas si serein si nous n’avions pas intégré l’amont pour acheter la matière première directement sur pied » reconnaît Benjamin Macrez.
Cette nouvelle activité restera cependant mineure pour la tonnellerie, qui vise la commercialisation d’une vingtaine de pièces cette année (contre 11 000 barriques vendues sur l’année 2016). Actuellement, ses marchés pour les grands contenants se trouvent dans les vignobles de Loire, d’Espagne et d’Israël.