ar ici la sortie ! Avec le déclenchement aujourd’hui de l’article 50 du traité de Lisbonne, le départ du Royaume-Uni de l’Union Européenne est amorcé. Ainsi que sa sortie du marché unique et les perspectives alarmistes pour l’économie anglaise. « Le commerce anglais sera cloué sur place s’il faut déclarer les biens » alarme sans détour l’Association Britannique des Distributeurs de Vins et Spiritueux (WSTA). Dans un long communiqué en forme d’avertissement à son gouvernement, la filière anglaise réclame l’ouverture immédiate de négociations pour que la Grande-Bretagne sorte de l’Union Européenne sans frictions commerciales.


Pour la filière anglaise des vins et spiritueux, le maintien des acquis douaniers avec l’Union Européenne tient de la question de vie ou de mort. « Des mécanismes clairs et pratiques doivent être mis en place dès le départ de l’Union Européenne pour permettre le commerce transfrontalier des vins et spiritueux. Quoi que ce soit d’autres conduirait à d’importants retards et des blocages dans les ports » insiste Miles Beale, le directeur général de la WSTA.
Pour défendre cet objectif de facilités douanières, les distributeurs envisageant sérieusement le risque de développement d’une contrebande à l’importation des vins et spiritueux. « Si nous nous trouvons dans ce scénario cauchemar » estime David Richardson, l’expert douanier de la WSTA, « nous arriverons inévitablement à ces trafics. Le Royaume-Uni est le pays le plus important dans les échanges mondiaux de vins et spiritueux. Les criminels trouveront d’autres façons d’y rentrer de l’alcool. »
Le poids de la filière anglaise aidant, ces enjeux ne concernent pas que la filière britannique. « Comme le Royaume-Uni est le deuxième plus grand marché de vins importés au monde*, le défi soulevé par le Brexit est aussi important pour le Royaume-Uni que pour l’Italie, la France, l’Espagne et ailleurs dans le monde » précise la journaliste Jane Anson (revue Decanter), qui animera une conférence sur le Brexit lors du prochain salon Vinexpo (ce 20 juin).
Si l’actualité des négociations de prix et l’avenir des accords commerciaux inquiètent de part et d’autre de la Manche, certains opérateurs se montrent confiants. Lors du récent salon Prowein, des représentants italiens ne cachaient pas que les échanges sont trop importants en termes de vins européens et de bières et whiskies anglais pour se permettre une rupture.
Le Royaume-Uni a importé 1,8 milliard de bouteilles en 2016, dont 55 % en provenance de l’Union Européenne. Pour un chiffre d’affaires de 2,8 millions de livres (soit 3,2 millions d’euros).
* : La Grande-Bretagne arrive en deuxième place en valeur (derrière les États-Unis) et en volume (derrière l’Allemagne).
Si le sujet du Brexit vous passionne, rendez-vous à 16 h le 20 juin à Vinexpo. Le salon organise une conférence qui abordera les cinq thèmes suivant :
- Mise à jour des accords commerciaux,
- Principaux défis pour l'industrie du vin et des spiritueux : l'impact sur le marché britannique en termes de droits, de prix à la consommation et de distribution,
- Le Royaume-Uni va-t-il perdre son leadership ?
- Quelles seront les opportunités pour le Duty Free ?
- Protection des zones d'appellation.