n 2016, l’AOC Champagne a exporté 143,6 millions de cols pour un chiffre d’affaires de 2,63 milliards d’euros. Soit des replis de 1,3 % en volume et 2,5 % en valeur selon les données des Douanes, compilées par Business France (mais non utilisées par l’interprofession, voir encadré). Après avoir atteint un niveau export record l’an dernier, les champagnes subissent un repli accentué par l’affaissement des expéditions vers son premier marché en volume.
Le marché anglais est le premier responsable de cette chute des expéditions, avec des replis de 8 % en volume et 12,8 % en valeur (à 31,3 millions de cols pour 450 millions €). Cette chute est un contrecoup direct de l’annonce du Brexit, qui a conduit à une dépréciation de la livre sterling. Et a donc pénalisé les importations. Cependant, pour les champagnes, ce déclin britannique n’est « pas nouveau. Les proseccos font du mal, avec des pertes de parts de marché chaque année » nuance Christophe Commeau, le chef du Service Vins, Spiritueux et Bières de Business France.
Si nombre de marchés affichent de forts replis forts (-8 % à Singapour, troisième marché en valeur, -8 % en Belgique, sixième destination, -6 % en Australie, dixième marché…), ils sont également nombreux à afficher des croissances non négligeables. Ainsi, les États-Unis restent porteurs en tant que premier marché export des champagnes, avec des croissances de +5,8 % en volume et +0,9 % en valeur (à 22,1 millions de cols et 500 millions €). L’Allemagne augmente également sa consommation, avec des hausses de 5,5 % en volume et 2,7 % en valeur (à 12,3 millions de cols pour 190 millions €). À noter également les développements soutenus au Canada (+11 % en volume, +9 % en valeur) et aux Émirats Arabes Unis (+10 % en volume et valeur).
Terre d’esthètes du Champagne, le Japon affiche une baisse des volumes au profit de la valeur (respectivement -2,8 et +4 %). Ce qui correspond à la stratégie du CIVC précise Thibault Le Mailloux, directeur de la communication de l’interprofession. « La Champagne est limitée dans son aire de production. Elle ne peut pas lutter en volume contre les producteurs de sparklings, qui ne sont pas restreints dans leur production. L’important, c’est de réussir à augmenter la valorisation, les parts de marché diminuant » explique-t-il.
Pour l’instant peu disert sur ses performances commerciales de l’année passée, le Comité Interprofessionnel des Vins de Champagne attend le 19 mars, et le salon Prowein, pour une présentation détaillée de ses ventes 2016. Le CIVC ne commentant pas autre chose que ses chiffres (compilant ses données à partir des déclarations de départ cave), il livre cependant son rapport global de l’année. En 2016, le vignoble champenois a commercialisé 306 millions de cols (-2 % par rapport à 2015), avec 158 millions de cols en France (-2,4 %), 77 millions en Europe (-3,5 %) et 71 millions dans les pays tiers (+0,3 %).