Avec 3 milliards d’euros de richesse dégagée en 2012, la filière Champagne est davantage créatrice de richesse que d’emploi dans la région Grand Est » constate l’Inse dans une analyse parue le 24 mars dernier. Dans le détail, 1,7 milliard d’euros (soit 38 % de la valeur ajoutée agricole régionale) est dégagée par la viticulture. Et 1,2 milliard d’euros provient de la production de Champagne (soit un quart de la richesse produite par l’agro-alimentaire dans la région). A titre de comparaison, l’élaboration de vin génère 220 millions d’euros en Occitanie et 140 millions d’euros en Nouvelle-Aquitaine.
Cette création de richesse se répercute sur l'emploi. La filière emploi 35 % des salariés du secteur agricole de la région. Ces derniers bénéficient de salaires valorisés. « Les salariés de la filière Champagne perçoivent une rémunération brute de 14 % supérieure à celle de l’ensemble des salariés de la région Grand Est. Cet écart de rémunération se retrouve pour toutes les catégories socioprofessionnelles, mais est plus important pour les cadres, les professions intellectuelles supérieures et les chefs d’entreprise. En effet, ces derniers ont un salaire brut de 24 % plus élevé s’ils exercent leur activité au sein d’un établissement de la filière. Pour les ouvriers, qui composent la majeure partie des salariés de la filière, ainsi que pour les employés, l’écart de rémunération est aussi plus élevé (+ 15 % chacun) » précise l’Insee.
L’Insee note une grande disparité des revenus, notamment dans les communes rurales. Cette disparité s’observe également dans les sociétés. Le taux de marge est ainsi de 58 % pour les petits producteurs et de 71 % pour les fabricants de grande taille. Par ailleurs, « la rentabilité économique des petits élaborateurs de Champagne est près de trois fois plus faible que celle des fabricants de plus grande taille (5 % contre 13 %). Le mode de production réglementé du Champagne entraîne une charge financière particulièrement importante pour les petits producteurs. Pour y faire face, ils ont davantage recours au financement bancaire ».