iminuer les doses de soufre dans la lutte contre l’oïdium semble possible. C’est du moins ce que démontrent les essais présentés le 22 mars par Marc Guisset de la Chambre d’agriculture des Pyrénées lors de la journée technique « Viticulture Bio en Occitanie » organisée par la Chambre régionale d’agriculture. L’expérimentation a été menée sur une parcelle de Carignan, conduite en gobelet sur la commune de Montesquieu des Albères. Sept modalités ont été testées, chacune avec une application tous les 10-13 jours du 2 mai au 9 juillet. Le technicien précise que pour les besoins de l’expérimentation, les traitements ont été réalisés à l’atomiseur à dos, face par face. Cette qualité de pulvérisation, rarement obtenue en conditions réelles, peut donc avoir un effet améliorant sur les résultats.
Le témoin non traité présente une forte dynamique de l’oïdium (80% de fréquence dès le 20 juin). Dans ce contexte, les résultats montrent une efficacité quasi similaire entre le soufre à pleine dose (12,5kg/ha) et les traitements à dose réduite. Les deux modalités à dose réduite de soufre seul (6kg/ha sur les 7 applications et 2kg/ha sur les trois premières et 6kg/ha sur les quatre autres) permettent de contenir la maladie.
Le résultat est encore meilleur quand, dans ces programmes demi-dose, on associe en début de saison un produit alternatif. La modalité associant les huiles essentielles d’orange douce à 0,8% avec du soufre mouillable à 2kg/ha sur les trois premières applications, puis le soufre à 6kg/ha sur les quatre autres, est celle qui se rapproche le plus des résultats du programme de référence au soufre pleine dose.
L’association bicarbonate de potassium à 3kg/ha associé au soufre à 2kg/ha sur les trois premiers traitements, puis soufre à 6kg/ha donne également de bons résultats jusqu’à début juillet. La performance est moindre à la dernière notation (stade début véraison-7 août).
Seule la modalité avec les levures (3 levures à 250g/ha sur le trois premiers traitements puis soufre à 6kg/ha) semble moins efficace. « Le résultat obtenu ne peut être comparé aux modalités où le produit alternatif est associé à une dose réduite de soufre. L'utilisation des levures doit être revue en association », commente Marc Guisset.