Très répandue dans les pratiques, la stratégie mixte de gestion des sols donne de meilleurs résultats de diversité floristique que les pratiques 100 % tonte ou 100 % travail sol » résume Maxime Christen, technicien à la Chambre d’Agriculture de Gironde (CA33). Ce 14 février, il présente lors de la treizième matinée technique du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) les résultats du projet sur les flores adventices pour « maximiser la présence de couverts végétaux tout en maîtrisant la concurrence hydrique et minérale ».
Mené de 2014 à 2017, ce projet confirme déjà « l’influence des pratiques sur la composition et les traits biologiques de la flore adventice ». Et donne des pistes sur la gestion de la diversité floristique, afin de ne pas favoriser les espèces rustiques et compétitrices, qui sont les plus aptes à concurrence la vigne dans sa nutrition hydrominérale
Reliant la caractérisation de la flore adventice (en hiver et été) aux pratiques viticoles (niveaux de passage d’herbicides, de tonte, de travaux du sol, d’herbicides, de mécanisation et de fertilisation) sur un important réseau girondin (50 domaines pour 75 parcelles et 100 modalités), l’étude fait état d’une forte diversité dans le couvert végétal. En moyenne, 51 espèces sont identifiées par parcelle. Sur un total de 218 espèces relevées, dont 160 locales (présences moins de 10 % des parcelles) et cinq dominantes* (présentes sur plus de 50 % des parcelles).
Les adventices dominantes étant les plus adaptées aux milieux contraints par la perturbation des sols (entretiens, traitements phytos…), Maxime Christen propose de réduire leur présence en favorisant les autres espèces moins compétitrices. Dans ce sens, les meilleurs résultats de diversité floristiques sont obtenus pour la stratégie de travail du sol sous le rang et de tonte dans les interrangs. Alors que les plus mauvais résultats sont obtenus pour ceux travaillant le sol sous le rang et dans l’interrang, ainsi que ceux passant des herbicides sous le rang et réalisant une tonte ou un travail du sol dans l’interrang (avec un recours fréquent à l’engrais).
Le technicien préconise également de maximiser la présence spatiale et temporelle des couverts végétaux avec une gestion intégrée. Soit un développement extensif, avec une tonte tardive, ou alternée, ou à des hauteurs supérieures, ou à une moindre fréquence. Afin de permettre à plus d’annuelles de se développer. Il conseille également le renouvellement de vieux enherbements par le travail sol et/ou l’implantation de semis.
* : il s’agit des espèces Taraxacum officinale, Geranium dissectum, Agrostis stolonifera, Paltago lanceolata et Trifolium repens.