e message a été clair. Lors des entretiens Vigne et Vigne organisés par l’IFV ce jeudi 19 janvier à Narbonne, Eric Chantelot a préparé les esprits : le recours aux herbicides pour l’entretien des sols en viticulture va connaître des temps difficiles. L’incertitude plane sur l’avenir de deux produits majeurs : la Flumioxazine (PLEDGE), dont on saura au plus tard le 30 juin 2017 si son autorisation de mise sur le marché communautaire est prolongée. Le glyphosate est, lui aussi, sur la sellette. En 2016, la France s’est opposée au renouvellement de son autorisation au niveau européen. La décision de l’Europe a été reportée au 31 décembre 2017, dans l’attente du rapport de l’ECHA (European Chemicals Agency) sur le risque cancérogène de cette molécule.
L’étau se resserre aussi sur les nouveaux produits dont les conditions d’utilisation ont été recadrées. Pour les spécialités KOUDAI / KATANA DUO et CHIKARA DUO, l’AMM 2014 a été ramenée à un usage uniquement sous le rang de vigne (base 50% de la surface). Idem pour ELAN/FOEN (oryzalin + penoxulam), dont l’AMM 2016 limite l’utilisation uniquement sous le rang (base 40% de la surface). Il faut s’attendre à une décision similaire pour l’EF1176 (oryazlin + isoxaben) dont l’AMM est en cours, a précisé Eric Chantelot.
D’un point de vue technique, les résistances gagnent du terrain, réduisant encore les marges de manœuvre des viticulteurs pour leur programme de traitement. On avait déjà constaté la résistance du séneçon au flazasulfuron, celle du ray-grass à la cycloxydime (Stratos), au fluazifop-p-butyl (Fusilade max), au quizalofop-éthyl(Pilot) et au glyphosate(Round Up), un cas avéré de résistance de l’érigeron au flazasulfuron a été mis en évidence en 2016 dans le sud-est.
Dans ce contexte, il n’y pas d’autres options que de réfléchir individuellement et collectivement sur une viticulture sans herbicides, a conclu Eric Chantelot