Pour la première fois, il y a une inversion de la courbe », s’est félicité Stéphane Le Foll, le 30 janvier lors d’un point presse à l’issu du comité d’orientation stratégique et de suivi du plan Ecophyto. Effectivement, les derniers chiffres montrent une baisse de 2,7 % des ventes de produits phytosanitaires entre 2014 et 2015 exprimé par l’indicateur Nodu (nombre de doses unités). Un bémol toutefois : la moyenne triennale augmente de 4,2 % entre les périodes 2012-2014 et 2013-2015. Selon le ministre de l’agriculture ce serait lié à des achats de produits phytos importants en 2014 juste avant la mise en place de la nouvelle grille de calcul de la redevance pour pollutions diffuses.
Cette inversion de la courbe est quelque chose qu’il faut « poursuivre et conforter » a insisté Stéphane Le Foll.
Sur ce point il peut compter sur l’expérience des 2000 fermes pilotes du réseau Dephy qui obtiennent d’excellents résultats. En viticulture, leur IFT a ainsi baissé de 12 % entre le moment où elles sont entrées dans le réseau et les années 2013-2015. En 2016, le réseau est passé à 3000 fermes.
Autre mesure phare : les CEPP. « J’y tiens. C’est un outil qui responsabilise tout le monde », a insisté Stéphane Le Foll qui n’a pas digéré leur remise en cause par le Conseil d’Etat suite à un vice de forme et non des questions de fond. « Je ne partirai pas sans ce que cet outil soit définitivement acté », a-t-il assuré. Le dispositif a donc été réintroduit via un amendement dans la proposition de loi relative à la lutte contre l’accaparement des terres agricoles et au biocontrôle portée par Dominique Potier. Accepté par les Députés, ce dispositif doit désormais être examiné par le Sénat le 7 février.
Le nouvel arrêté encadrant les traitements phytosanitaires devrait paraître en avril selon le ministère de l’agriculture. Le projet est actuellement soumis à la consultation du public jusqu’au 3 février inclus. Il apporte peu de modifications par rapport à l’arrêté du 12 septembre 2006. A noter toutefois l’élargissement de la liste des produits dotés d’un délai de rentrée de 48 h aux produits CMR. Toutefois « en cas de besoin motivé, non anticipé et non prévisible ou impérieusement nécessaire », les délais pourront être réduits à 6 ou 8 h sous réserve de porter un équipement de protection individuelle ou d’utiliser un tracteur équipé d’une cabine avec filtre à charbon actif.