ébattant depuis des années sur le choix d’un nom aussi bref qu’accrocheur pour donner un coup d’accélérateur aux vins effervescents anglais*, l’Association des Vignobles du Royaume-Uni (UKVA) passe aux actes pour en finir. Les représentants de la production anglaise viennent d’annoncer leur volonté de faire de « British Fizz » le nom générique de leurs vins pétillants. Si l’UKVA ne détaille pas l’avancée de son dossier, l’association ne cache pas son objectif : se poser à l’export en challenger des cavas, champagnes et autre proseccos. Et protéger la mention de vins effervescents produits à partir de raisins anglais selon la méthode champenoise.
« Il n’y a pas besoin de candidature à une indication géographique » tranche Miles Beale, le directeur général de l’Association Britannique des Distributeurs de Vins et Spiritueux (WSTA). Cassant l’ambiance, ce communiqué de l’aval de la filière anglaise témoigne du manque de concorde qui règne à l’amont. « La WSTA souhaiterait que les faiseurs de vins effervescents anglais prennent la décision de se réunir derrière un nom générique convenu » tacle Miles Beale, pour qui « la candidature à l’IG British Fizz est aujourd’hui un évènement secondaire, d’autant plus si elle ne génère pas l’adhésion de toute la filière anglaise et que l’on est à quelques semaines de l’activation de l’article 50 ».
Le Brexit est en effet l’épée de Damoclès pesant sur cette initiative, la reconnaissance d’IG incombant à la Commission Européenne. Cette précaution n’a pas été prise par le vignoble du Sussex, qui a annoncé la première demande d’IG viticole anglaise à la fin 2016 (cliquer ici pour en savoir plus).
* Ont ainsi été évoqués, et a priori abandonnés, les projets de Britagne ou de Merret.