'il accueille déjà 2 500 visiteurs par an, le Clos Triguedina estime que ses « infrastructures d'accueil ne sont pas à la hauteur. En l'état, il est difficile de créer de l'intimité » estime Sabine Baldès, la directrice administrative du domaine cadurcien (de 60 hectares, géré par son mari Jean-Luc Baldès). « Sans complexe, il faut dire qu'à Cahors nous sommes en retard par rapport à d'autres régions » note la Bourguignonne.
Pour se mettre au niveau de ses ambitions touristiques, le Clos Triguedina va lancer ce début d'année le chantier pour un pavillon de dégustation, qui se veut un écrin spacieux, sonorisé et climatisé (voir esquisse ci-dessous). En tout, le nouveau bâtiment s'étalera sur 100 mètres carrés de plain-pied, au cœur de l'exploitation, auxquels s'ajouteront des terrasses et un parking*. La première tranche du bâtiment doit être opérationnelle pour la saison 2017, la livraison étant annoncée pour 2018.


Plus que les délais de chantier, Sabine Baldès regrette que les banques ne suivent pas le projet avec plus d'enthousiasme, le coût estimé s'annonçant ambitieux (le chantier est déjà subventionné à 34 000 euros par FranceAgriMer). Si elle reconnaît que l'accueil à la propriété ne sera jamais l'activité principale du domaine, elle souligne qu'il donne déjà des résultats intéressants pour sa pérennité (sa fille Juliette étant déjà en formation pour la reprise). En témoigne un panier moyen de 150 euros par acheteur au caveau. Misant sur un accueil personnalisé pour créer du lien, le Clos Triguedina espère surtout faire de chaque visiteur des ambassadeurs du domaine, qui commercialise 300 000 à 400 000 bouteilles par an (en AOP Cahors et IGP du Lot).
Se concentrant depuis deux ans sur le domaine familial, Sabine Baldès fait de l'insertion du Clos Triguedina dans le réseau de tourisme territorial une clé de son succès. A ce titre, elle a mis en œuvre l'adhésion aux offices de tourisme et labels publics (type Esprit Lot), comme la participation à des réseaux privés (telle l'association touristique de la vallée du Lot Dordogne). « Ce n'est pas anecdotique, on accueille plus de monde à la propriété. Les clients sont envoyés par les hôteliers et restaurateurs, vers lesquels nous en renvoyons » se réjouit Sabine Baldès, pour qui le réseau permet d'allonger la saison touristique. Avec une fréquentation soutenue au-delà des traditionnels mois de juillet et août. « Le vignoble de Cahors est éloigné des grands sites, comme Rocamadour, il doit devenir un but de visite » conclut-elle.
* : Et en parallèle, un hangar technique de 600 mètres carrés achève d'être construit, pour de stocker le matériel hors de vue des visiteurs.