ur les neuf premiers mois de l’année 2016, le marché chinois a de nouveau démontré sa capacité à se développer en important 4,64 millions d’hectolitres de vins pour un chiffre d’affaires de 11,7 milliards de yuans (soit 1,6 milliard d’euros). Ce qui représente des hausses de 14 % en volume et 25 % en valeur par rapport à l’an dernier rapporte l’Observatoire Espagnol du Marché du Vin (OeMV), qui précise que la France est toujours le premier pays fournisseur de vin en Chine.
S’il est difficile de connaître les lieux exacts où se concentrent ces croissances, « trop d’attention se concentre encore sur les villes principales, comme Shanghai, quand les affaires se passent désormais dans les villes du deuxième tiers* » alerte un récent rapport de l’agence Wine Intelligence. Les analystes anglais appellent ainsi les opérateurs à sortir de leurs zones de confort, et de concurrence croissante, pour s’attaquer à des zones moins développées. A tout les sens du terme, que ce soit économiquement ou culturellement, par rapport à une approche des vins encore très émergente.
Prenant la forme d’un retour vers le passé, récent, du marché chinois, ces prospections ne sont pas gagnées d’avance pour autant. « Les villes plus modestes sont à un niveau de développement du marché du vin plus précoce, tout en présentant plus de potentiel de croissance que celles plus importantes » soulignent les experts anglais. « Si on considère que Chengdu présente un retard de trois à cinq ans par rapport à Shanghai, alors Chongqing est trois à cinq ans derrière Chengdu. »
Très distinctive, cette hiérarchie chronologique entre les villes chinoises ouvre autant d’opportunités qu’elle n’alerte sur les risques d’immaturité et d’opportunisme. Malgré ces précautions, « la consommation de vin des villes secondaires est condamnée à croître substantiellement. Et il serait peu judicieux de négliger leur potentiel » estime Wine Intelligence. D’autant plus que le développement des ventes sur internet permet déjà aux consommateurs d’être sensibilisés aux vins importés.
* : Le système administratif chinois a divisé les grandes zones urbaines en tiers dans les années 1980. Le premier tiers réunit les plus grandes villes (Pékin, Shanghai, Canton et Shenzen), le deuxième tiers celles de tailles intermédiaires selon ces standards (Beihai, Chengdu, Hangzhou, Nankin, Tianjin, Xiamen, Xi’an…).