Comme dans toutes les caves, ce qui est rationnel au début ne l’est plus quinze ans après ! » s’amuse Philippe Cazaux, le directeur général de la cave de Sauveterre-Blasimon (réunissant Sauveterre de Guyenne et Blasimon). Pour regagner en efficience, la coopérative de l’Entre-deux-Mers a sorti le grand jeu en remettant à plat son traitement de la vendange. Et en construisant un bâtiment flambant neuf pour les accueillir, sur 2 200 mètres carrés au sol et 18 mètres de haut.


Fonctionnel depuis la récolte 2016, cet outil rassemble en un seul lieu toutes les étapes de traitement préfermentaire de la vendange. Soit trois nouveaux pressoirs pneumatiques (de 480 hectolitres), un nouvel outil de thermovinification, de nouveaux systèmes de refroidissement et de clarification, une cuverie de débourbage… « En réunissant tout au même endroit, on essaie de travailler le plus qualitativement possible. Il y a moins de mouvement, et on respecte plus l’intégrité des raisins » explique Philippe Cazaux.
Ces investissements doivent notamment à permettre à la cave de maintenir sa position sur les vins blancs (qui représentent 20 % de la production), et soutenir sa capacité à produire des rosés (même si leur production est plus volatile, variant de 5 à 10 % selon les cours du vrac). A noter que le gain en performance se veut également écologique. Avec l’intégration de systèmes de nettoyage aux équipements de cave et l’utilisation de matériels plus économes en énergie.
Avec cet investissement de 7 millions d’euros (incluant des subventions européennes), la cave de Sauveterre-Blasimon peut désormais traiter 1 200 tonnes de raisin par jour. La coopérative ayant non seulement acheté 25 nouvelles cuves pour les opérations de débourbage, mais aussi de vinification. Avec 23 000 hl de capacité supplémentaire, la cave frôle désormais les 360 000 hl. Cette augmentation de capacité s’est révélée très utile pour traiter le généreux millésime 2016, qui produirait 199 000 hl selon les dernières estimations (soit +37 % par rapport à 2015). « On aurait eu du mal à tout vinifier sans ces nouvelles cuves » ne cache pas Philippe Cazaux.
En accroissant sa capacité de production, la Cave de Sauveterre-Blasimon mise surtout sur le développement futur de ses volumes apportés. « Quinze jeunes viticulteurs se sont installés depuis 2010 » se réjouit ainsi Céline Wlostowicer, la présidente de la cave.
Actuellement, Sauveterre-Blasimon réunit 130 adhérents, pour 2 500 hectares de vigne. La coopérative fait partie de l’Union de Guyenne, avec les Vignerons de Saint-Pey Génissac. L’ensemble est par ailleurs membre du négoce coopératif Terres de Vigneron.