es dernières méthodes d'acquisition et de valorisation des données météo étaient présentés ce mardi après-midi au Vinitech 2016. La première d'entre elle était celle de l'entreprise Selerys, qui a recours à la technologie radar. Contrairement aux radars Météo France qui mesurent la quantité d'eau une fois tombée, celle développée par Selerys, intitulée « Skydetect », permet de prévoir en amont, l'évènement climatique, par exemple s'il va grêler : « Notre radar regarde de ce qui se passe au niveau de la cellule orageuse, l'analyse et nous donne le risque. A partir de ce moment, une alerte est envoyée », indique Laurent Héritier. L'outil permet donc aux viticulteurs d'un peu plus anticiper l'arrivée d'un orage de grêle en déclenchant leur système de lutte, entre 30 minutes et 1 heure avant qu'il n'arrive. Ce radar couvre une zone de 60 km de diamètre environ. Plusieurs ont déjà été installés en Provence, Vallée du Rhône et Bourgogne. Le déploiement d'un réseau de radars Skydetect devrait permettre d'offrir un abonnement sans avoir à s'équiper, le radar représentant un lourd investissement.


Le capteur connecté Wezr a également été détaillé. Celui-ci permet des prévisions météo corrigées à 6 ou 12 heures. Le capteur mesure en temps réel les données météo (température, pression, humidité) issues du terrain qui sont envoyées dans un algorithme permettant une mise à jour des prévisions Météo France, qui deviennent alors plus fiables.
L'entreprise Demeter (DEveloppement MEtéorologique en espace rural) a de son côté présenté son offre « météo-agriculture », une solution « clé en main » : installation de stations météo et de capteurs dans les vignes pour récupérer les données et accès à une plateforme sur laquelle elles sont restituées, de façon cartographique ou graphique. L'outil annonce également les périodes à risque de contaminations mildiou. Les données peuvent aussi être envoyées sur smartphones et le viticulteur est ainsi prévenu en cas d'alerte.
Sur un principe un peu similaire, la société Terra Clima propose dans un premier temps aux domaines viticoles de cartographier leur parcellaire selon des indicateurs topographiques : altitude, pente, orientation, proximité de cours d'eau, etc. A partir de capteurs et de stations météo, les données sont relevées, envoyés en temps réel, puis traitées selon un algorithme. Elles sont ensuite restituées sur un site. De nombreux indicateurs bioclimatiques sont aussi proposés : cumul de température pour le suivi des stades phénologiques, indice de Huglin, indice de fraîcheur nocturne, etc. L'outil peut par exemple permettre de mettre en évidence d'importantes variations spatiales des degrés-jours sur une même exploitation, ou encore des zones gélives intra-parcelleraires, donc à surveiller ou à protéger.
L'IFV enfin a exposé les perspectives d'évolution à moyen terme de son OAD « Epicure ». Des mesures d'hygrométrie dans les vignes sont en cours de réalisation, à l'aide de micro-capteurs. Installés sur deux secteurs distincts d'une vigne, l'un très contaminé par le mildiou et l'autre pas du tout, ces mesures pourraient servir à terme à mieux comprendre les variations locales des attaques de ce champignon.