Pour mettre en place ce système de piège à phéromone contre eudémis et cochylis, il faut disposer d’au minimum de 10 hectares d'un seul tenant, a rappelé Josquin Lernould, conseiller chambre d’agriculture dans le Saint-Chinianais. Il faut compter 550 diffuseurs à l'hectare. « Il est important de faire un suivi pour vérifier tout décrochage et réaliser une protection insecticide si elle s’avère nécessaire » a précisé Josquin Lernould. La pose est à réaliser avant le premier vol, soit fin mars mais le plan de poses des diffuseurs doit se faire durant la période hivernale.
La confusion sexuelle connaît un certain succès en Hérault. En 2013, 194 ha étaient couverts. Cette année, 5327 hectares sont concernés par cette lutte de biocontrôle.
Depuis son lancement il y a quatre ans, Biodiv’eau a permis d’inventorier 1 700 hectares principalement dans l’Hérault. Le projet a conduit à planter 15 km de haies et 100 arbres isolés. Mais Biodiv’eau, concrètement c’est quoi ? « C’est une démarche volontaire des viticulteurs qui vise à prendre en compte la biodiversité et protéger la qualité de l’eau au sein des exploitations » explique Pascal Cauchoix, du Conservatoire des espaces naturels. Les viticulteurs réalisent un inventaire de terrain puis le transmettent au Conservatoire des espaces naturels qui en déduit les mesures favorables pour la biodiversité et la qualité de l’eau qui pourraient être mises en place. Une large majorité de ces mesures concernent les abords de parcelles. Ces lieux sont en effet propices à la richesse des espèces floristiques et faunistiques. La mise en place de mesures a de moindres conséquences économiques pour le viticulteur.
3 Les réseaux Dephy
Dans l’Hérault, deux groupes Dephy ont été constitués : l’un en 2012 dans la Basse vallée de l'Hérault, l’autre en 2016 dans Est-montpellierais sur le site de la zone vulnérable de l'Étang d'or. Le premier regroupe 10 exploitations tandis que le second associe 12 exploitations. Charles Duby, du Domaine de L’Arjolles est membre du réseau Dephy de la Basse vallée de l’Hérault. « Le réseau a permis tout un travail sur la baisse de l’emploi des produits phytosanitaires mais désormais nous arrivons à une limite. En dessous d’un certain seuil, difficile d’aller plus loin ! » a-t-il lancé, tout en plaçant ses espoirs sur le biocontrôle.
4 Les GIEE
Ces groupements visent à mettre en œuvre des démarches collectives où les agriculteurs sont les propres maîtres de leur projet. Jean-Charles Forge, Domaine de Magellan est membre du GIEE Les enherbeurs a fait part de son expérience. Avec quatre autres viticulteurs, ils se sont engagés à enherber au moins une parcelle pendant plusieurs années. « Nous choisissons le type de semis et d’entretien du sol » a expliqué Jean-Charles Forge. Pour sa part, il a choisi le seigle, qu’il fauche avant la fleur pour limiter la concurrence hydrique. Il a dû renoncer au roulage, pour l’instant, car l’implantation de la graminée est difficile pour l’instant. De façon inattendue, il indique ne pas avoir perçu de concurrence hydrique sur la parcelle enherbée, « je dirais même que la vigne reçoit une meilleure alimentation hydrique. Les racines du seigle permettent de créer un réseau de porosité favorable au maintien de l’humidité. »