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u 27 au 30 octobre, les quais du centre de Hong-Kong ont été parcourus par les 160 000 visiteurs (payants) du huitième festival Wine & Dine. Soit une hausse de 10 % du visitorat par rapport à l’an passé se félicitent les organisateurs. Mais dans le même temps, le nombre d’exposants est monté à 410 stands* : en hausse 30 %. De ce déséquilibre résultent des bilans contrastés. Ou du moins plus tièdes que par le passé.
Premier exposant de l’évènement (avec 10 % des stands), le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux préfère pour sa part voir le verre à moitié plein. Son village a enregistré 40 000 dégustations cette édition. Soit une baisse de 20 % par rapport à l'an passé. Et si les opérateurs girondins présents affichent un ressenti mitigé, notamment en terme d'affluence, le bilan reste globalement positif souligne Christophe Chateau (le directeur de la communication du CIVB). Il annonce ainsi que la filière bordelaise a « maintenant la volonté de réfléchir à de nouvelles orientations, pour que Bordeaux reste au centre de la fête. Et pour que notre visitorat reste en croissance ».
Pour gagner en visibilité et attractivité, la remise en place d’une offre gastronomique au sein du village bordelais est l’une des principales pistes envisagées par le CIVB. Afin de revenir sur l’élément fondamental de l’évènement, les accords mets et vins, et attirer les visiteurs qui se sont agglutinés aux alentours des stands de restauration. Est également évoqué le lancement d’un concours permettant à des résidents de Hong-Kong de gagner un voyage pour participer à la vingtième édition de la Fête du Vin à Bordeaux (14-17 juin 2018, avec l'accueil de la Tall Ship’s Regatta).
Si la préparation de l’édition 2017 se fera sous le signe de la remise en question, la pertinence de l’évènement reste entière pour Alan Sichel (le président du CIVB). « C’est un très bon moyen pour nous de véhiculer nos messages. Avec les cours de l’école du vin, on explique que Bordeaux n’est pas complexe. Avec la sélection Everyday Bordeaux, on montre qu’ils sont abordables » explique-t-il. De plus, « c’est l'occasion de ressentir directement la popularité et l’attractivité de nos vins auprès des consommateurs ».
L’évènement permet en effet d’aller au contact d’un public chinois jeune, surtout composé de couples accros de gastronomie. « On a un public très premium. Ce ne sont pas des pique-assiettes, mais des passionnés qui viennent dépenser et apprendre » souligne Mathilde Prot, la directrice de l’agence Sopexa Hong-Kong. Le niveau de connaissance de la dégustation des vins a agréablement surpris les 70 membres de la délégation bordelaise. « On a des questions assez précises, montrant que les visiteurs ont déjà goûté des vins de Bordeaux. Et il y a beaucoup d’intérêt pour les différences entre nos appellations » note Yann Couturier (château Magdeleine Bouhou, Blaye Côtes de Bordeaux).
L’attrait du marché de Hong-Kong n’échappe d’ailleurs pas à d’autres organismes de promotion. En témoigne la présence en force, et pour la première fois réellement organisée, des vins américains, australiens ou sud-américains. Ce qui conforte Bordeaux dans sa stratégie de leadership, toujours favorisée par la force des liens noués entre les villes de Bordeaux et de Hong-Kong.
* : Selon les données du Hong Kong Tourism Board, 59 % des stands sont liés aux vins, 32 % à la nourriture et 9 % aux autres boissons alcoolisées (bières, whiskies… et autres étrangetés, fluo ou enfumées).
Avec 40 000 verres servis en 2015 (contre 50 000 en 2015), la fête du vin à Hong-Kong est toujours restée en deçà des évènements de Bordeaux (650 000 verres en juin 2016), Québec (150 000 verres en août 2015) et Bruxelles (80 000 verres en septembre dernier).
Comme toute opération promotionnelle, tout son enjeu est de transformer la prise de contact en préférence d’achats. Ce qui reste paradoxalement difficile pour des vins pourtant spontanément plébiscités. « Pas de surprise, ce sont toujours nos vins liquoreux qui font le plus de dégustations. Mais le malheur, c’est que cela ne se traduit pas en ventes » regrette ainsi Philippe Dejean (le président des Sweet Bordeaux). Même son de cloche pour les crémants. « Le marché asiatique est très difficile pour les bulles. Alors que les consommateurs aiment les vins très dosés, ils n’en achètent pas » rapporte Lionel Lateyron (président des Crémants de Bordeaux).
