ur la campagne 2015-2016, la pépinière française a mis en œuvre 225 millions de plants greffés-soudés et racinés selon FranceAgriMer. Soit une nette hausse de 13 % par rapport à la précédente campagne, ce qui fait de cette production la plus importante de la décennie (sans pour autant arriver au niveau de 2005 : 260 millions de plants). Sur l'année écoulée, 1,7 million de racinés ont été mis en œuvre (+14 %) et 223,2 millions de greffés-soudés (+3 %). Et à eux deux, les bassins de la Nouvelle-Aquitaine et de Provence-Alpes-Côte d'Azur concentrent la moitié des mises en œuvre.


« Il faut retenir de ces chiffres que notre pépinière reste dans une dynamique équilibrée. Nous sommes toujours le premier producteur de plants de vigne au monde » commente David Amblevert, le président de la Fédération Française de la Pépinière Viticole*, lors de son assemblée générale du 20 octobre. Commençant à recevoir de nouvelles commandes pour les plantations 2017, les pépiniéristes se disent confiants. Préférant faire état de taux de reprise satisfaisant que de risques de manque de plants. « La prochaine campagne s'annonce soutenue. La demande est dopée par les plans de restructuration. Les besoins en complantation restent élevés » rapporte David Amblevert.
Si la Fédération dresse un tableau optimiste de ses performances, passées et à venir, les statistiques ministérielles les nuancent. S'il y a une croissance des vignes-mères de porte-greffe (2 119 ha, +3,5 %), il y a, en revanche, un repli de celles de greffons (1 539 ha, -2 %). Autre diminution inquiétante, celle de la profession même de pépiniéristes : 953 ayant été recensés sur la campagne 2015-2016, quand ils étaient 980 précédemment (-3 %).


Mais ce sont surtout les résultats import/export qui inquiètent. En 2016, les premières tendances restent dans la lancée de 2015, témoignant d'une compétitivité mise à mal (cliquer ici pour en savoir plus). « Nous constatons depuis 4 à 5 ans que nos exportations se stabilisent sur un palier bas ; ce qui nous interroge au moment où les courbes d'importation progressent. Notre solde commercial se réduit comme peau de chagrin » glisse Miguel Mercier, le vice-président de la FFPV. N'hésitant pas évoquer un futur solde nul pour la balance commerciale des pépinières, il reste cependant optimiste sur le potentiel de rebond de la filière française. « Ce qui fait notre renom, c'est l'aspect sanitaire de nos plants. C'est notre seul atout par rapport aux distorsions de concurrence » conclut David Amblevert.
* : Réunissant actuellement 13 syndicats, la FFPV n'en réunira plus que 12 l'an prochain. Les syndicats de Midi-Pyrénées et du Languedoc-Roussillon ayant décidé de fusionner, dans la logique de la nouvelle région.