’enquête de Sopexa auprès de 1100 distributeurs de sept pays tiers (Chine, Canada, Japon, Corée du Sud, États-Unis, Hong Kong, Russie), pesant pour 67 millions d’hl (dont 28 millions d’hl importés) révèle quelques surprises et confirme des tendances ressenties par les opérateurs lors du dernier Wine Trade Monitor de 2013. À l’instar de la montée en puissance de l’Espagne déjà pressentie lors de la dernière enquête. L’origine apparaît comme ayant de bonnes perspectives de progression dans les deux années qui viennent. Concomitamment, cette origine est rarement perçue comme pouvant faire l’objet d’une régression. Pour expliquer cette position plus que favorable des vins ibériques, Sopexa a demandé à Christian Barré, DG de Ricard Espagne quelles sont les forces de cette filière. Selon lui, le bon rapport qualité/prix des vins mais aussi l’organisation de la profession pour exporter, la bonne utilisation des fonds européens pour financer la promotion des vins à l’étranger, l’accessibilité et la bonne image de la gastronomie espagnole sous forme de tapas, ainsi que la présence d’entreprises ayant des dimensions suffisantes pour l’export sont les ingrédients de la réussite espagnole. Par ailleurs, souligne François Collache, chef de marché Drinks pour Sopexa, l’Espagne présente un potentiel de développement fort en Espagne, grâce à ses profils de vin. Ils se caractérisent par une saveur « que les Coréens apprécient et qui pourrait se traduire par le mot japonais umami (la cinquième saveur) » souligne ainsi Suk Young Choung, directrice de l’agence Sopexa Corée.
Le Wine Trade Monitor souligne également l’importance d’avoir une approche régionale forte. De plus en plus de pays producteurs sont en effet à même de mettre en avant cette approche. Et 43 % des personnes interrogées par Sopexa considèrent que les vins régionaux sont la catégorie qui progressera le plus dans les deux ans qui viennent. Dans cette tendance pour les vins régionaux, le Languedoc apparaît en position de force. C’est l’origine qui obtient le meilleur score en termes de progression et de régression attendues. Mais l’Espagne n’est pas loin avec la Rioja qui obtient le second score.
Si l’origine régionale semble prendre un avantage sur l’entrée cépage, leur perception auprès des distributeurs n’en reste pas moins intéressante. Cabernet sauvignon, pinot noir et chardonnay forment un trio, presque immuables, dont le potentiel de développement apparaît favorable. Mais quels seront les cépages de demain ? Si la précédente enquête de Sopexa tablait sur le malbec, le Wine Trade Monitor 2016 ne le voit plus en position de challenger. Et c’est plutôt en grenache que l’enquête voit le futur des vins. Celui-ci apparaît d’ailleurs en tête des pronostics optimistes au Canada. Il faudra aussi compter sur le tempranillo, cépage à l’identité ibérique marquée. L’Espagne encore…
- En moyenne, les distributeurs proposent des vins issus de huit pays différents.
- Les distributeurs confirment la premiumisation du marché, ils sont 57 % à penser que les prix vont augmenter dans les deux prochaines années.
- La France reste numéro 1 en termes d’images. Sur douze critères de notoriétés étudiés, elle arrive en premier pour 9. Mais elle est absente sur les critères d’attractivités de prix, d’innovation, une image de vins pour tous les jours.
- L’enquête révèle que 27 % des distributeurs pensent que les vins premiers prix et les vins de cépages seront les deux catégories qui progresseront le plus dans les 2 prochaines années.
- Si l’entrée par les vins régionaux est forte, elle est à relativiser selon les marchés. Aux États-Unis, les rosés, notamment les profils secs premiums, devraient bénéficier d’une croissance forte. « D’ailleurs, aux États-Unis, le top 10 des marques de vins français fait apparaître trois marques de vins rosés » souligne François Collache. Et au Japon, l’intérêt se porte pour les vins bios et naturels, une tendance qui est décelée depuis plusieurs années. « Elle est portée par une demande croissante des consommateurs pour le bio qui poussent certains distributeurs à se spécialiser sur cette catégorie de vin » souligne Charles Dund, directeur de Sopexa Japon. Le bio apparaît également comme un élément différenciant dans un pays où le Chili a pris le leadership de l’entrée de gamme et où l’origine française ne se déploie que sur le haut de gamme.