e 29 novembre, le salon bordelais Vinitech-Sifel ouvrira les portes de sa vingtième édition pour trois jours. Et verra pour la première fois ses dates se superposer avec celles du salon allemand Intervitis Interfructa (du 27 au 30 novembre à Stuttgart). « Le choc a été rude, il y a deux ans, quand on a appris à la fermeture du dernier Vinitech que notre concurrent allemand passait d’un rythme triennal à biennal, en se positionnant sur nos dates » se rappelle Eric Dulong, le président de Congrès et Expositions de Bordeaux (CEB, qui possède et organise Vinitech), lors de la conférence de presse présentant Vinitech ce 5 octobre.
Mais à la veille de cette édition anniversaire, le président de Vinitech se veut résolument enthousiaste. Et se flatte d’enregistrer une hausse de 20 % du chiffre d’affaires du salon (sans plus le détailler pour autant). « Nous avons su anticiper la concurrence avec les Allemands et les Italiens. Aujourd’hui, Vinitech est la référence mondiale en la matière » lance-t-il. Nuançant immédiatement son optimisme en précisant être plutôt « dans le duo de tête mondial ». Vinitech se voyant à couteaux tirés avec le salon de Stuttgart (29 930 visiteurs et 567 exposants en 2013), et au niveau du salon montpelliérain Sitévi (voir encadré).


Après Prowein-Vinexpo pour l’aval de la filière, une nouvelle guerre est donc déclarée entre salons bordelais et allemand à l’amont. Ce qui constitue un aiguillon pour le développement et la croissance estime Eric Dulong, qui se félicite d’un salon affichant complet pour les exposants depuis septembre (850 exposants sont annoncés) et d’une assise mondiale croissante, que ce soit pour les exposants (20 % d’origine étrangère) ou pour les visiteurs (15 % en 2014, même si le grand Sud-Ouest représente à lui seul 80 % des visiteurs).
« Face à l’image de rouleau compresseur et de réputation pro-business des Messe* allemands, il n’y a pas à rougir. Il s’agit d’une guerre de perception, on va simplement s’attacher à répondre aux besoins de nos clients » pose Delphine Demade, la directrice du salon Vinitech.
Conservant son approche thématique, Vinitech propose toujours une quarantaine de conférences, un espace Ecophyto pour revoir les modalités de pulvérisation, la Sphère des Métiers pour la formation et l’emploi… Cette offre opérationnelle est étoffée avec le Techno Show, proposant dans le hall 2 des démonstrations et essais de machines (en partenariat avec Agri Cap Conduite). Émanation du salon charentais VS Pack, les rencontres Vinipack sur les enjeux de marketing et de packaging auront lieu le 30 novembre. Proposant sept dégustations techniques par jour, le Wine and Spirit Profiling doit donner les clés de pilotage du profil aromatique des vins et spiritueux (en partenariat avec l’Institut Français de la Vigne et du Vin ainsi que le Bureau National Interprofessionnel du Cognac).
Un parcours sera également balisé pour les techniques associées à la production de vins bio, avec un livret et des mises en avant spécifiques. Les offres pour les fruits et légumes seront distinguées de la même manière, le salon Vinitech-Sifel étant désormais concentré sur quatre pôles : celui des fruits et légumes est intégré aux autres.
* : En allemand, les organisateurs de salons et foires sont appelés « messe ».
En terme de chiffres, le Sitevi est actuellement devant le Vinitech. Le premier ayant accueilli 54 000 visiteurs pour 1 000 exposants en 2015, quand le second a compté 44 160 visiteurs pour 850 exposants en 2014. Cette année, le Vinitech compte bien rattraper, si ce n’est dépasser, le salon de Montpellier. La reprise des investissements viticoles rend l’ambition peu risquée estime Eric Dulong, qui précise que les deux salons français sont partenaires et pas concurrents (les salons Sitevinitech à l’étranger en témoignent, comme l’alternance des années : paires pour Vinitech, impaires pour Sitevi).