e tribunal correctionnel de Paris a considéré que si les écrits ironiques et polémiques de la journaliste Isabelle Saporta donnent de Hubert de Boüard de Laforest « une image extrêmement péjorative », « aucun des propos retenus ne peut être considéré comme diffamatoire », dans une décision consultée par l'AFP. La justice a donc débouté Hubert de Boüard, copropriétaire du château Angélus, classé dans les premiers grands crus classés A, la plus prestigieuse catégorie du classement de Saint-Emilion. Le vigneron poursuivait la journaliste Isabelle Saporta pour son livre Vino Business, paru en 2014 et dans lequel elle le décrit comme « le petit Machiavel du vin », « le renard » ou encore « un parvenu » des vignes. Il avait réclamé 50 000 euros, plus 10 000 euros au titre des frais de justice.
La journaliste décrivait les enjeux du nouveau classement des grands crus rendu en 2012 par l'Institut National de l'Origine et de la Qualité (INAO), dont certains membres ont « des liens » avec Hubert de Boüard. Ce classement, que certains vignerons recalés contestent devant la justice administrative et pénale, « c'est de l'argent », avait rappelé Mme Saporta à l'audience en juin. « Quand vous êtes grand cru, votre hectare de vignes vaut 1,5 million, quand vous êtes premier grand cru c'est 4 ou 5 millions, quand vous n'êtes plus classé c'est 600 000 euros. »
La journaliste s'interrogeait aussi sur certains critères du fameux classement, qui semblent selon elle taillés sur mesure pour Hubert de Boüard. Par exemple, un vin sera d'autant mieux classé qu'il est déjà célèbre, or le vigneron a déjà placé son château Angélus au cinéma, en particulier dans le verre de James Bond. Pour sa part, Hubert de Boüard avait défendu la révision du classement et assumé son rôle de premier plan : « je revendique le fait d'être actif et d'être un entrepreneur mais je revendique aussi mon honnêteté ».