obilisant une cinquantaine de vignerons et négociants girondins du 8 au 11 septembre au parc de Bruxelles, le festival Drink! Bordeaux permet aux consommateurs belges de donner chair et humanités à ses dégustations. Une personnification qui doit créer de l’envie, et espère se transformer en désir d’achat. Mais souvent, les vins présentés ne sont pas disponibles sur le marché belge, ou alors difficilement.
Pour atténuer les frustrations, le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) ouvre cette année un nouveau pavillon, celui des Bordeaux Coups de Cœur. Soit une centaine de cuvées sélectionnées annuellement par un jury de huit professionnels belges. Ces derniers dégustent en moyenne 400 cuvées à l’aveugle, toutes distribuées en Belgique entre 4 et 25 euros.
Avec ce filtre de prix, « l’objectif est de montrer au grand public et aux professionnels l’accessibilité des vins de Bordeaux. Ils souffrent trop souvent d’une image de cherté. Tout l’enjeu est de montrer qu’il existe des Bordeaux sur des tranches accessibles. Des vins du quotidien, pour une consommation plus informelle » explique Stéphanie Sinoquet, du service marketing du CIVB.
Se déroulant sur quatre jours au coeur de la capitale belge, cet évènement se poursuit désormais avec « l’Opération Bordeaux Resto » à l’échelle nationale. Actuellement, plus de 180 restaurants du Plat Pays offrent un menu entrée-plat-dessert (ou « trois services » en Belgique) et deux verres de vins de Bordeaux pour 35 euros (du 7 septembre au 2 octobre 2016). « L’enjeu est de donner un écho national aux vins de Bordeaux. Ils sont toujours très forts en Wallonie, les enjeux se trouvent en Flandres. Septembre est un moment capital, avec les foires aux vins » rappelle Stéphanie Sinoquet.
Affectée par les attentats, la consommation belge est également freinée par la hausse des droits d’accises sur les boissons alcoolisées. Si le contexte n’est pas évident, la Belgique reste la deuxième destination export des vins de Bordeaux, avec l’expédition en 2015 de 212 000 hectolitres de vin pour 108 millions d'euros (respectivement -9 et -10 % par rapport à 2014). « Les ventes de vins AOP français enregistrent également des ventes à la baisse (-8 % en volume et -7 % en valeur. Parmi les appellations françaises, Bordeaux maintient depuis cinq ans une part de marché de 18 % » précise Stéphanie Sinoquet.