ur l’année mobile s’achevant en mai 2016, le marché anglais a consommé 143,5 millions litres de vins effervescents, contre 80 millions en 2011-2012. « En cinq ans, la quantité de vins effervescents vendus sur le marché anglais a augmenté de 80 % » souligne le cabinet d’experts-comptables UHY Hacker Young, dans une récente étude. Sans la détailler, les experts se félicitent surtout de la part croissante des vins anglais dans cette consommation. Ce bond serait dû à « une demande croissante des consommateurs revenant vers les alternatives aux champagnes. Comme les proseccos et les cavas, ainsi que les vins pétillants locaux » soulignent les experts.
La consommation de champagnes n’est pourtant pas en reste sur le marché britannique. Première destination export des vins de Champagne, le Royaume-Uni a importé 25,6 millions de litres sur l’année 2015 selon le CIVC, l’interprofession champenoise. Soit une hausse de 5 % par rapport à l’an passé, mais aussi par rapport à 2011 : affectée par la crise économique de 2009, la consommation anglaise de champagnes n’a renoué avec la croissance que depuis 2014.
Plus accessibles, les autres vins effervescents ont sur le même temps assis leurs parts de marché, du moins en volume. Affichant in fine des taux de croissance bien plus importants.
D’après les projections d’ISWR/Vinexpo, la consommation anglaise de vins effervescents devraient encore croître de 13 % d’ici 2019. Alors que les vins tranquilles n’afficheraient qu’une hausse de 0,6 % sur la période. Mais les parts de marché des différents pays fournisseurs pourraient être rebattues à l’avenir. Car si le Royaume-Uni est aujourd’hui le premier marché export des proseccos, la demande internationale croissante pourrait modifier la donne. Les opérateurs italiens font déjà état de faibles stocks, qui ne devraient pas se reconstituer avec la petite vendange annoncée en 2016, pour mieux annoncer une hausse conséquente des cours. Cette conjoncture pourrait réduire la demande anglaise en proseccos, qui serait en passe d’être supplantée par celle du marché américain rapporte la revue Harpers.
Et dès qu’il est question d’évolutions à venir sur le marché anglais, la question des effets du Brexit se pose inévitablement. « L’impact du Brexit sur les importations britanniques de proseccos et de champagnes est incertain » reconnaît James Simmonds, associé au cabinet UHY Hacker Young. « Mais ce qui est clair, c’est que quoiqu’il en soit, les effervescents anglais sont déjà une alternative viable. »
En 2015, pas moins de 719 000 magnums de vins effervescents ont été vendus au Royaume-Unie d’après les panels Nielsen, cités par la revue Drinks Business. Soit une hausse exponentielle de 140 % par rapport à l’an passé.