as de vacances pour les hygiénistes ! Au détour de la trêve estivale, l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (l'ANPAA) lance une nouvelle attaque en règle contre Vin & Société. Remettant une couche après la campagne de décembre à l'encontre du slogan « le vin, je l'aime, je le respecte » –, l'ANPAA estime que « les preuves s'accumulent et que Vin & Société désinforme ».
Se fondant sur une récente étude néo-zélandaise, reliant la baisse du risque de cancer et la faible consommation d'alcool (soit 70 à 140 g/semaine), le lobby hygiéniste estime « incontestable, sur la base d'une méta-analyse de grande ampleur, le lien entre la consommation d'alcool et le cancer (oropharynx, larynx, œsophage, foie, côlon, rectum et sein) ». Loin de mettre un point final au débat, cette étude peut d'emblée se voir opposer la bibliographie annuelle réalisée par... Vin & Société. Cette autre méta-analyse nuance le sujet, en soulignant que la communauté médicale ne fait pas le consensus sur les liens entre la consommation de vin et le développement d'un cancer. Les corrélations étant, selon les publications, soit négatives, soit neutres, soit positives.
Hors débat sur la généralisation d'études « statistiquement significatives », la mise en scène de leurs conclusions tient davantage de la foi du charbonnier que de la réflexion scientifique. En la matière, « moins l'on boit, mieux c'est » constitue le mantra défendu corps et âme par l'ANPAA (en référence aux programmes de l'Organisation mondiale de la Santé). Position à laquelle le vignoble s'oppose en préconisant une consommation modérée, aussi bien pour protéger son activité agro-économique que la culture de partage et de plaisir qui en découle.
Loin d'être anecdotique, ce leitmotiv hygiéniste sur la nécessaire réduction de la consommation d'alcool fait son chemin auprès des pouvoirs publics. Jusque dans le dernier rapport de la Cour des comptes qui préconise rien de moins que la réouverture du débat sur la fiscalité des vins et la mise en place d'un prix minimum. Ne perdant pas la main pendant les vacances, l'Anpaa annonce de prochaines confrontations avec la culture du vin. Que la filière viticole soit sur ses gardes, avec l'ANPAA ce n'est pas à un débat scientifique qu'il faut s'attendre, mais à du pur lobbying. Mais que les hygiénistes le veuillent ou non, le lobbying du vin est hautement culturel. En trinquant, l'exclamation reste invariablement : santé !