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Le manque d’eau pèse sur les rendements languedociens
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A sec
Le manque d’eau pèse sur les rendements languedociens

A l’heure de la véraison, le vignoble languedocien va jusqu'à envisager un repli de 20 % de sa production. Les pluies d’automne et d’hiver font défaut alors que la sécheresse s’intensifie.
Par Alexandre Abellan Le 03 août 2016
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Le manque d’eau pèse sur les rendements languedociens
En situation chronique de sécheresse depuis le débourrement, le vignoble languedocien accuse le coup d’un millésime torride. Ici des effets de stress hydrique sur des pieds de Grenache (de 10 ans). - crédit photo : Stéphanie Pabronnaud (Natoli & Coe)
«

 Aujourd’hui, on est dans l’attente d’eau de pluie. Ou bien ne serait-ce que d’humidité par les entrées maritimes ! » reconnaît sans ambages Xavier de Volontat, le président du Conseil Interprofessionnel des AOC du Languedoc et des IGP Sud de France (CIVL). Faute de pluies conséquentes cet hiver et ce printemps, la faiblesse des réserves en eau cristallise les angoisses languedociennes.

D’autant plus que le millésime s’annonce relativement tardif : la véraison se généralise ce début août, avec plus d’une semaine de retard. Au moment critique de la maturation, les constats d’arrêts de croissance et de difficultés de grossissement des baies font logiquement craindre des pertes conséquentes de rendement.

-1 ou -25 % ?

Pourtant, les premières prévisions de vendanges 2016 par la DRAAF estiment que la perte de récolte ne serait que de l’ordre de -1 % par rapport 2015 (à 13,5 millions hl). « Cette estimation, c’est n’importe quoi. On sera plutôt à -20 ou -25 %. Voire par endroits à -45 % » balaie Frédéric Rouanet, le bouillonnant président du Syndicat Viticole de l’Aude.

Si ce climat sec se maintient jusqu’à septembre, c’est unanimement vers une petite récolte que s’avance le Languedoc. En l’état, la chute de production des AOP serait de l’ordre de 15 à 20 % par rapport à la normale estime quant à lui Xavier de Volontat (la DRAAF évoque une baisse de -7 %, pour 2,6 millions hl pour AOP).

A un mois et demi des vendanges, le président du CIVL souligne combien il est risqué de s’avancer. « Ce qui nous manque aujourd’hui, la Nature peut nous l’apporter. Le climat méditerranéen est très capricieux et excessif. En novembre, il est tout à fait possible que des épisodes cévenols apportent un trop-plein d’eau » souligne-t-il

Ce n’est pas une année très simple…

« C’est un drôle de millésime. Très technique, la pression mildiou a été assez exceptionnelle pour la région et l’on eu des épisodes de coulure loin d’être anecdotiques » précise Stéphanie Prabonnaud, ingénieur agronome et oenologue aux laboratoires Natoli & Coe. « Là, on rentre dans le dur du stress hydrique, sans réserves. Les maturités s’annoncent poussives, le cap va être dur à passer » ajoute-t-elle, rapprochant l’état actuel du vignoble à celui de 2014.

Comparer ce millésime aux précédents est d'ailleurs un sujet de débat sans fin. Certains estiment que la contrainte hydrique 2016 est bien moins forte qu’en 2003. Au contraire, d'autres ne se souviennent pas d’un tel niveau de sécheresse depuis 1976. « En fait, tout le monde a raison. La situation est très hétérogène » explique Jean-Christophe Payan (Institut Français de la Vigne et du Vin de Nîmes). « On trouve des zones très sèches du côté ouest de l’Hérault et au sud de l’Aude, où l’on commence à voir des arrêts de croissance et des défoliations. A l’inverse, des zones au nord du Gard sont dans un état normal, avec des vignes qui poussent encore dans des bas-fonds. »

Travail des sols

Des défauts de grossissement des baies à l’arrêt de maturité, les risques de déséquilibre hydrique à véraison sont loin d’être neutres. Selon leurs situations, les vignerons peuvent ainsi tenter de limiter les dégâts. « Sur des sols argileux et marneux, un travail des sols superficiel permet de garder la fraîcheur » conseille ainsi Stéphanie Prabonnaud. « Et l’on peut encore apporter du potassium en soutien, par engrais foliaire, tous les éléments ayant été très mal assimilés cette saison ».

Quant à la solution de l’irrigation, « même quand elle est possible pour certains terroirs, elle n’est pas envisageable. Les rivières sont au plus bas, les usages civils sont prioritaires » pose Xavier de Volontat. Mais pour les terroirs victimes de déficits hydriques reconduits d’année en année, les inquiétudes de long terme devraient remettre le réseau languedocien d’irrigation au coeur des débats.

Quel effet sur les cours ?

« Avec la récolte qui s’annonce et les stocks qui restent bas, je ne vois pas comment il serait possible d’avoir une baisse des cours » pose Frédéric Rouanet, critiquant « des négociants qui vont voir les caves pour fixer un prix psychologique à la baisse en 2016 ».

Face à la prochaine campagne, Xavier de Volontat préconise une attente prudente. « La peur d’avoir trop de vin peut faire tomber les cours, la crainte de manquer peut amener le négoce à se positionner très tôt. Je dis aux vignerons, ne vous affolez pas, ne vous engager ni dans un sens, ni dans l’autre » conseille-t-il.

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