omme les années précédentes, 15 000 saisonniers espagnols vendangeront d’août à octobre dans l’ensemble des bassins viticoles de l’Hexagone. Comme ces dernières années, ce contingent reste essentiellement masculin (à 90 % âgés de 30 à 40 ans) et andalou (à 75 %). Et comme les années passées, « la demande d’emploi sera de nouveau supérieure à l’offre » prévient la Fédération Agroalimentaire des Commissions Ouvrières (FEAGRA-CCOO), lors de la présentation de son guide des vendanges françaises, ce 29 juillet à Madrid.
Si la demande espagnole est toujours plus forte, peu de places sont en réalité accessibles, les réseaux étant souvent fermés*. « Presque tout les vendangeurs employés sont des travailleur assidus, qui reviennent récolter dans les mêmes domaines » note la FEAGRA-CCOO. « Et quand il y a une place vacante, les besoins sont rapidement couverts, sans annonce, par de nouvelles personnes connues. Qu’elles soient issues de l’entourage familial ou des amis de l’équipe en place. »
Avec un contrat d’une durée moyenne de vingt jours, les saisonniers espagnols visent entre 1 200 et 1 500 euros de rémunération pour des vendanges de l’autre côté des Pyrénées. Mais il n’y a pas que les émoluments qui expliquent l’attractivité du vignoble français. « En plus des hauts salaires, on a rarement eu des échos de cas d’exploitations durant les vendanges en France. Alors que dans notre pays, c’est presque quelque chose de commun » souligne le site castillan Cadenaser. En parallèle, le syndicat FEAGRA-CCOO demande justement l’arrêt de « l’exploitation des salariés dans le monde agricole » (journées à rallonge, quand elles ne sont pas faites au noir). Le syndicat réclame un plan gouvernemental pour relancer l’emploi agricole (la filière présente un taux de chômage de 25 %, quand il est de 20 % pour la péninsule ibérique).
* : Le syndicat d’ouvriers alerte d’ailleurs sur les fraudes aux fausses offres d’emploi, qui fleurissent en Espagne. Des escrocs demandent des avances pour accéder à des listes d’offres ou vendent des guides recensant des employeurs, qui se révèlent mensongers.