L’AOC a été demandée pour deux secteurs du département : celui des Coteaux de la Vézère pour la production de vins blancs à base de chenin et celui du bassin de Beaulieu pour la production de vin de paille (chardonnay, sauvignon, cabernet sauvignon, cabernet franc et merlot) et de rouge à base de cabernet franc (et de merlot en cépage accessoire) » explique Jean Mage, président de la Fédération des vins de la Corrèze. Implanté sur 70 hectares, le vignoble est pour l’instant en IGP. Si l’AOC est obtenu, ce n’est pas tout le vignoble qui basculera dans cette catégorie, puisqu’il produit aussi des vins rosés et moelleux qui ne font pas l’objet d’une demande de labellisation.
Celle-ci est motivée par une volonté d’insuffler une dynamique commerciale. Aujourd’hui, 80 % des volumes sont commercialisés en Corrèze par des entreprises en polyculture. « Dans ces exploitations, un hectare de vignes est souvent un revenu bienvenu » souligne Jean Mage. D’ailleurs, le vignoble montre un intérêt réel au développement puisque qu’une quinzaine d’hectares a été demandée en plantations nouvelles l’an dernier.
Même s’il est confiant sur le déroulement de la Procédure nationale d’opposition, Jean Mage reste un peu dans l’expectative. Le Jura avait en effet provoqué une décision du Conseil d’Etat, interdisant aux corréziens d’utiliser la mention « vins paillés », proche de « vin de paille ». Depuis 2013, vins passerillés avaient remplacé cette mention traditionnelle qui « est utilisée depuis le Moyen-Age » souligne Jean Mage. Le cahier des charges définissant les conditions de production de l’AOC vins de paille de Corrèze « est un quasi copié/collé de celui des vins du Jura » avance Jean Mage. La Procédure nationale d’opposition prendra fin le 15 septembre prochain. Si elle se passe bien, ce sera ensuite au Comité national vin de se prononcer.