’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) s’est autosaisie en 2011 pour mener une expertise collective visant à « identifier, évaluer et caractériser les expositions aux pesticides des personnes travaillant dans l’agriculture, afin de proposer des actions de réduction et de prévention ». Ce rapport, très attendu, s’intéresse aux expositions des travailleurs, aux produits phytopharmaceutiques, à des biocides (1) et des produits de médecine vétérinaire (antiparasitaires notamment). Il inclut deux études de cas : une sur la rentrée dans les vergers en arboriculture et l’autre sur le cas de l’élevage ovin.
Après près de cinq ans de travail, l’Anses fait état d’un manque de données « sur les niveaux d’exposition aux pesticides et leurs déterminants ». Selon elle, les travaux à mener doivent inclure une meilleure description des expositions réelles, ainsi qu’apporter des éléments sur les expositions à des mélanges de pesticides. Elle indique aussi que « la centralisation, l’accessibilité, et l’exploitation faite de l’ensemble des données apparaissent à ce jour insuffisantes ».
La poursuite des travaux relatifs à la connaissance de l’efficacité des équipements de protection fait partie des recommandations de l’Anses, qui précise que ceux-ci « doivent être compatibles avec l’activité des personnes ».
Notant « l’existence de conflits d’intérêts potentiels lorsque le conseil et la formation sur l’utilisation des pesticides sont liés à la vente de ces produits », l’Anses recommande de « renforcer, dans un cadre indépendant, les actions de conseil et de formation des utilisateurs de pesticides, notamment sur les dangers, les risques et la sécurité d’utilisation ».
De plus, l’Anses constate « le caractère limité » de la formation aux dangers et à la sécurité, celle-ci n’assurant « de ce fait pas un niveau de sensibilisation satisfaisant ». Elle cible des situations d’expositions qui « nécessitent des efforts particuliers » : l’exposition de populations sensibles et vulnérables, l’exposition lors de la rentrée dans une parcelle précédemment traitée (2) et les usages spécifiques aux Dom-Tom.
Cet article a été préalablement publié sur le site de la France Agricole.