e 16 juillet dernier, un viticulteur de Bué a déposé plainte après avoir découvert le même jour que 5 600 pieds de vignes plantées au printemps avaient été arrachés. Le préjudice se porte à 12 000 euros, selon le viticulteur.
Cet arrachage intervient dans un contexte particulièrement tendu en Sancerrois. Les appellations du Centre redoutent que le nouveau système de plantation favorise le développement des vins IGP en sauvignon et pinot noir. Guillerault, président de l’Union viticole Sancerroise, avait prévenu, que de tels arrachages sauvages pouvaient se produire. S’il condamne l’arrachage sauvage, il a déclaré à l’AFP « «Cela fait deux ans et demi que nous tirons la sonnette d'alarme en demandant que l'administration prenne des mesures de restriction ».
Celles-ci ne sont pas venues, faute de cadre règlementaire permettant d’encadrer les plantations. Les AOP du Centre avaient également demandé aux IGP de revoir leur cahier des charges. « Mais nous ne pouvons pas réviser un cahier des charges qui s’appliquera à 14 départements » fait valoir Catherine Motheron, président des IGP du Val de Loire. Un accord avait finalement été trouvé sous l’égide de l’Inao, au printemps, qui engageait les IGP du Val de Loire à ne pas encourager la plantation de sauvignon ou pinot noir. « Nous avons tenu notre promesse ! » souligne Catherine Motheron. En 2016, 40 hectares de contingent de plantations nouvelles en IGP Val de Loire (pour 14 départements) avaient été demandées, et un hectare sur le département du Cher. « On est loin du déferlement ! » remarque Catherine Motheron. Pour 2017, le contingent sera plafonné à 60 hectares a décidé l’Assemblée générale de l’ODG des IGP du Val de Loire. « Cet accroissement a été décidé pour satisfaire les demandes qui n’avaient pas pu être honorées l’an passé ».
Pour la présidente, la solution doit venir de la règlementation. « Il faut peut-être faire évoluer les règles d’elligibilité et de priorités dans l’attribution des autorisations de plantation. Nous y réfléchissons au niveau régional et national ».
En attendant, les IGP s’interrogent sur les suites à donner à l’arrachage. « Nous ne savons pas encore si nous participerons à une action en justice » indique Catherine Motheron. La situation est extrêmement tendue et les producteurs d’AOP très remontés. En témoigne, les déclarations d’un viticulteur au journal Le Berry Républicains : «Il est trop facile de mettre un vin de pays et un vin AOC dans une même cave », laissant ainsi planer un soupçon de fraude sur les producteurs de sauvignon et pinot noir en IGP Sancerre.