ur la campagne viticole 2016, les syndicats viticoles de Gironde sont appelés à lever une cotisation obligatoire de 63 centimes d'euros par hectare, afin de financer l'Association Girondine d'Etude et de Lutte contre les Fléaux Atmosphériques (ADELFA 33). Adoptée au printemps par la Fédération des Grands Vins de Bordeaux (FGVB), cette cotisation se base sur l'estimation d'un coût de fonctionnement prévisionnel. Selon le nombre d'alertes grêle, et surtout de la consommation de solution d'iodure d'argent, ce coût pourrait en effet évoluer. Quoiqu'il en soit, pour les prochains millésimes, la cotisation sera plafonnée à 0,70 ?/ha.


« On sollicite le porte-feuille des vignerons avec une nouvelle cotisation. Mais cela répond à une vraie volonté d'optimiser le système de prévention de la grêle, surtout dans une zone touchée à de nombreuses reprises » explique Stéphane Dupuch, le président du syndicat viticole de l'Entre-deux-Mers. Son assemblée générale vient d'adopter la nouvelle cotisation ce 30 juin, avec en tête le souvenir des dégâts de grêle essuyés en 2013*.
Déployée progressivement dans les différents Organismes de Défense et Gestion du vignoble, cette cotisation a également été adoptée par le Conseil des Vins de Saint Emilion et l'ODG de Médoc, Haut-Médoc et Listrac. « Même si cela représente une somme, tout ce qui peut atténuer la violence d'un orage de grêle est bon à prendre » résume Yann Le Goaster, directeur de la FGVB.
En levant 70 000 euros, la filière viticole finance ainsi 25 % de l'ADELFA 33 (le solde étant financé par les collectivités publiques). Cette participation aux frais de fonctionnement accompagne les modifications des statuts de l'association arrêtés en janvier dernier. Ce qui s'est notamment traduit par l'entrée de représentants du vignoble dans le conseil d'administration de l'association (trois représentants de la FGVB, un membre du Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux et un élu de la Chambre d'Agriculture de Gironde).
Pour le vignoble, l'enjeu actuel du réseau anti-grêle est son redéploiement géographique. Suivant l'audit du CIVB l'été dernier, qui a conclu que la répartition actuelle des 110 générateurs anti-grêle de Gironde ne permettait pas une protection optimale du vignoble. « Et on s'est aperçu que les couloirs de grêle ont changé, se sont déplacés » ajoute Stéphane Dupuch, qui évoque également le travail sur l'automatisation des générateurs.
* : Avec des pertes de récoltes accentués par une forte coulure, qui se font encore ressentir sur la trésorerie des exploitations.
Pour projeter du sol sa solution d'ensemencement, un générateur manuel anti-grêle est composé d'une bouteille à air comprimée, d'un réservoir d'iodure d'argent et d'une chambre de combustion. ANELFA