Newsletters
Magazine
es Vignerons de la Voie d’Héraclès (VVH) déposeront le 30 juin leur permis de construire pour une cave nouvelle génération, mettant en oeuvre plusieurs concepts innovants. Pas moins de huit ingénieries, pilotées par Elan Ingénierie, ont planché sur ce projet. «C’est un outil industriel pour les 50 prochaines années. Nous avons imaginé un mode d’exploitation en rupture avec les schémas classiques d’organisation de cave pour répondre aux exigences de l’œnologie du 21eme siècle», explique le directeur, Jean-Luc Andrieu. Le projet architectural dessine une demi-ellipse : la partie rectangulaire accueille toutes les fonctions support de la cave : réception, pressurage, cuves de macération en rouge et stockage en conditionné. Dans l’espace elliptique sont installées toutes les cuves de fermentation et de stockage. Au cœur de ces deux zones, l’espace central est dédié aux opérations de pompage, filtration et centrifugation. Cet agencement original est ergonomiquement intéressant, car il permet de réduire les distances parcourues et de diminuer les coûts d’exploitation. Autre avantage de cette forme ovoïde : des possibilités d’extension à coût réduit. Dans une première phase, la cave est dimensionnée pour vinifier 80 000 hl avec une capacité de 135 000 hl de cuverie. Dans un second temps, une extension portera la capacité de vinification à 110 000 hl.
Le projet est également innovant par son éco-conception : la cave étant entièrement couverte, la surface de toiture pourra être exploitée avec des panneaux photovoltaïques. Le bâtiment est réfrigéré par freecooling, grâce à des volets d’aération sur le bâtiment. Les eaux pluviales pourront être récupérées pour l’irrigation. Différents dispositifs sont prévus pour limiter les quantités d’eau à traiter en bassin d’évaporation : lavage du sol avec récupérateur d’eau, circuit de retraitement des eaux, cuves miroirs pour un lavage plus rapide et plus efficace.
Cette unité industrielle s’inscrit dans une démarche d’agro-foresterie en partenariat avec Nestlé Water Sud, qui met à disposition un terrain de 10 ha pour la construction de ce nouveau site sur la commune de Codognan. Des arbres et des vignes expérimentales seront plantés sur le vaste espace entourant la cave.
Leader français du bio avec près de 80 % du vignoble exploité en bio, VVH entend faire de ce nouvel équipement une vitrine de son savoir-faire, ouverte à ses clients et plus largement aux professionnels de la filière. Même si le projet de fusion avec la cave de Vauvert a échoué, les dirigeants de VVH restent ouverts à des collaborations futures avec d’autres structures. « C’est un équipement qui doit assurer la pérennité et le développement d’une viticulture bio ou raisonnée au-delà des 70 exploitations qui adhèrent actuellement. La facilité d’extension de cet outil nous permettra de répondre à des demandes futures de vinification de structures qui seraient trop à l’étroit ou de jeunes viticulteurs en cours d’installation », précise le président Jean-Fred Coste.
Le projet représente un investissement total de 15,5 M€, dont 60 % pris en charge par la cave. Les organismes financier ont donné leur accord pour un prêt de 7 M€, qui sera complété par un apport en fonds propres de 2,1 M€. VVH compte sur la participation des collectivités locales et des fonds européens via FranceAgrimer pour boucler son tour de table. « Nous avons déjà mobilisé beaucoup de fonds propres et d’énergie en ingénierie pour lever les nombreuses barrières qui se sont dressées jusqu‘à ce dépôt de permis de construire. Il ne faudrait pas que le plafonnement des aides, envisagé par France Agrimer, compromette ce projet et les 500 emplois durables qu’il est capable d’engendrer à terme », insistent les dirigeants.
