es volumes revendiqués en IGP régionale « Méditerrannée » totalisent cette année environ 530 000 hectolitres. A fin mai 2016, les contrats vracs sur le millésime 2015 représentaient 246 000 hl, soit à peine la moitié du volume disponible à la vente. Habituellement, la part écoulée sur le marché vrac avoisine les deux-tiers des volumes commercialisés de cette IGP. Autre constat : ces volumes sont en nette baisse par rapport à l'an dernier, de -138 500 hectolitres...
Mais pour Olivier Nasles, membre de la commission économie à Intervins Sud-Est, ce repli, marqué sur les rouges et les rosés, n'a rien d'inquiétant et n'est pas un indicateur fiable. « Il vaut mieux se baser sur les sorties de chais qui traduisent ce qui est réellement vendu par le négoce », indique celui-ci. Or celles-ci indiquent justement des volumes en nette progression par rapport à l'an dernier, de +35% pour les rosés - qui représentent le gros des volumes de l'appellation - et de +20% pour les rouges, sur les neuf mois de campagne. « C'est ce qui me rassure, nous en sortons nettement plus que l'an passé ; c'est signe que le négoce vend et retire », poursuit-il.


Cette baisse d'achats sur le marché vrac seraient le fruit d'un changement dans la politique d'achat de ce dernier, par comparaison aux précédentes campagnes. Jusqu'à l'an dernier, les opérateurs avaient "peur de manquer de rosé", à cause des petites récoltes et avaient donc besoin de procéder à des achats de "couverture". La récolte 2015 étant "normale", ils savent désormais qu'il y a du vin à vendre et reviennent à des contrats "spots", en achetant au fur et à mesure de leurs besoins. « C'est moins sécurisant pour les producteurs mais c'est plus sain, car il y a moins de stocks d'invendus au négoce », estime Olivier Nasles.
Les volumes restants disponibles devraient par ailleurs « trouver preneur » d'ici la fin de campagne, selon celui-ci. « Le fait qu'ils ne passent pas de contrats ne veut pas dire qu'ils ne vont pas acheter », explique t-il, s'appuyant sur le constat que la plupart des « grandes maisons » ouvrent - ou ont ouvert récemment - de nouvelles « lignes » en IGP Méditerranée.
Malgré ces futures ventes, le responsable professionnel estime tout de même entre 10% et 15% le volume final de rosé IGP Méditerranée qui restera invendu à la fin de campagne 2015-2016. Un stock résiduel « ni extraordinaire, ni catastrophique » et pas problématique : « Cela traduit un marché équilibré, mature. Les producteurs doivent réapprendre à travailler avec un stock de ce niveau ».
Enfin, ultime raison, selon lui, pour laquelle se baser uniquement sur les contrats vracs ne suffit pas pour analyser correctement la situation, est qu'environ 15% des volumes contractualisés ne sont pas enregistrés par l'interprofession...
Les ventes des vins IGP du Sud-Est en grande distribution de janvier à avril 2016 se sont bien portées, dans un contexte de léger recul des volumes vendus de vins tranquilles au niveau national. Toutes dénominations confondues (Alpilles, Ardèche, Bouches du Rhône, Drôme, Méditerranée, etc), elles progressent tant en volume (+4,7%) qu'en valeur (+11%) sur la période. L'IGP régionale Méditerranée est plus fortement concernée, avec respectivement +18,7% et +30% de croissance.
Par couleur, ce sont essentiellement les IGP rosés (+10% et +18%) et blancs (+3,9% et +7,8%) qui profitent de cette embellie (source IRI- Intervins sud-est).