a présence en grande quantité d’inoculum en début de saison – cumulée aux précipitations très fréquentes de ces dernières semaines – a entraîné dans le Gard et certains secteurs de l’Hérault une forte pression de black-rot. « 2015 était une année exceptionnelle ; cette année l’est tout autant, avec une pression très comparable », indique Bernard Genevet, conseiller à la chambre d’agriculture du Gard. L’ouest du vignoble gardois – bassin alesien et vallée du Vidourle - sont, pour l'instant, attaqués plus fortement que le sud du département (Costières et zone littorale) et la Vallée du Rhône, où les cumuls de pluies sont plus faibles. Cependant, aucun secteur n'est totalement épargné et la vigilance est de mise partout.
Pour les viticulteurs bio qui ont fait le choix de le rester encore cette année, le scénario ressemble donc à celui de l’an dernier, et ce, malgré toutes les précautions supplémentaires prises cette campagne : prophylaxie, traitements très précoces avant les premières pluies… « On est en train de se faire dépasser, avec des attaques sur feuilles, sur grappes, sur rafles et sur sarments. Certains vont y laisser des plumes », prédit Cyril Cassarini, lui aussi conseiller à la chambre d’agriculture du Gard. Dans ce secteur de l’ouest-gardois, il estime à 90 % le taux de feuilles avec au moins une tache de black-rot, une majorité d’entre elles comptant une dizaine de taches.
Les conseillers sont en outre inquiets pour la suite. De nouveaux symptômes sont encore en cours de sortie ou le seront prochainement, liés aux pluies tombées la première semaine de juin et à celles annoncées pour la semaine. « Nous avons deux ou trois cycles actuellement en incubation et nous ne sommes qu’au 10 juin ! C’est une cocotte-minute qui est prête à exploser car le parasite est partout », indique Bernard Genevet. « Avec les prochaines pluies, c’est à mon avis 80 % de la récolte qui va y passer », prévoit Cyril Cassarini.
La mesure plus précise de l’impact sur la récolte prochaine, et sa comparaison avec celui de 2015, est à ce jour prématurée. La vigne n’en est en effet pas au même stade que l’an dernier, le black-rot ayant sévi aux alentours de la mi-juin. « Nous sommes beaucoup plus tôt dans la saison, la floraison est tout juste dépassée, et les attaques sont surtout sur feuilles, précise le conseiller. Nous ne sommes donc pas au niveau des pertes de l’an dernier, mais vu les attaques très précoces et leur virulence, nous en prenons le chemin. »
Les conseillers se disent donc « inquiets » et « pessimistes » pour tous les viticulteurs bio du département, pour qui « la saison va être très longue ». Ils craignent par ailleurs de nouvelles futures « déconversions » d’ici la fin de l’année 2016.
Languedoc-Roussillon
Le Black-rot chez les bios sera-t-il pire en 2016 qu'en 2015 ?
Le printemps 2016 très humide, cumulé à un fort inoculum, a conduit à une attaque précoce et importante de black-rot dans le Gard et l’Hérault. Pour les viticulteurs bio, la situation risque fort, comme l’an dernier, de dégénérer. Les conseillers sont pessimistes pour la suite.
Par Juliette Cassagnes Le 14 juin 2016

Symptômes de Black rot sur feuilles - crédit photo : B Genevet
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