elon le baromètre 2016 de la consommation des boissons alcoolisées, le budget annuel consacré à ces achats dans chaque foyer français s'établit à 321,3 euros en moyenne en 2015, soit près de 6 euros de moins qu'en 2014.
La chute est loin d'être aussi importante qu'en 2008, après la crise financière de 2007, lorsque ce budget annuel était tombé à 301,2 euros. Néanmoins, il s'agit de son premier recul depuis 2011.
Si la proportion des gens achetant de l'alcool reste stable (96%) depuis 2013, les achats sont moins fréquents et les quantités se réduisent.
Ainsi l'an passé, les Français ont acheté en moyenne 71 litres d'alcool par foyer (-2,5%) contre 73 litres en 2014 et 80,7 litres en 2007.
«Depuis dix ans, on avait une baisse des volumes de boissons alcoolisées, ce qui est nouveau cette année c'est la baisse du budget, ce qui traduit probablement surtout un effet crise» a estimé Alexis Capitan, directeur général de l'association «Avec modération» qui regroupe 15 entreprises françaises du secteur. «Il faudra voir si l'effet perdure en 2016», a-t-il ajouté.
«La baisse de la consommation est une vraie tendance de fond. En 50 ans, on a perdu plus de 50% des volumes d'alcool et on a une consommation de plus en plus occasionnelle. Il reste 8% de consommateurs quotidiens, et la consommation quotidienne devient marginale» selon lui.
Au comptoir, le phénomène de recul est marqué aussi, puisque 45% des visiteurs de cafés, hôtels et restaurants ont commandé une boisson alcoolisée en 2015, soit 13% de moins qu'en 2008.
Par âge, seulement 3% des 18-25 ans disent consommer au moins une fois par jour des boissons alcoolisées alors qu'ils étaient 7% en 2010. Globalement, tous âges confondus, la consommation quotidienne d'alcool concerne 8% des gens alors qu'elle était de 15% en 2010.
L'étude ne porte pas sur les moins de 18 ans, qui n'ont pas le droit d'acheter de l'alcool et sont les plus susceptibles d'être entraînés dans les phénomènes de «binge drinking», selon plusieurs études de santé publique récentes.
«Ce n'est pas parce qu'ils consomment de façon moins quotidienne qu'ils ne font pas des ivresses en fin de semaine» a d'ailleurs souligné M. Capitan.
Concernant l'impact des manifestations sportives sur la consommation de boissons alcoolisées, il relève un effet quantifiable sur les ventes, notamment sur la bière, «mais qui ne dure que le temps de l'événement sportif».
L'étude, divisée en trois partie, a été réalisée entre février et avril par un groupe de travail de l'Ifop (1001 personnes de plus de 18 personnes), et les cabinets Kantar Worldpanel (panel de 12.000 foyers suivis en ligne) et Crest/NPD Group (14.000 personnes suivies en ligne).