haque année, en Savoie, une poignée de viticulteurs conteste les traitements insecticides obligatoires destinés à éradiquer les populations de cicadelles de la flavescence dorée. À la demande de ces derniers, le SRAL Rhône-Alpes, en partenariat avec la FDGDON, le syndicat de viticulteurs et l’Adabio de Savoie, a accepté cette année de tester une technique alternative. Celle-ci consiste à installer, sur une vingtaine de parcelles, un réseau de pièges englués, afin de capturer un maximum d’insectes et ainsi abaisser les populations présentes. « Disposant d’une très bonne attractivité, le nombre de cicadelles peut rapidement dépasser plusieurs centaines d’individus », précise Denis Bec, du Fredon Rhône-Alpes.


Une dizaine de viticulteurs participent à l’expérimentation, des « bios » et « non-bios ». Ces derniers vont pouvoir les poser d’ici quelques jours dans leurs parcelles, à raison de 400 pièges à l’hectare. Exceptionnellement, ces vignerons seront donc dispensés, pour cette campagne, des traitements obligatoires, afin de pouvoir tester l’efficacité de ces pièges. Celle-ci sera mesurée par un suivi larvaire effectué par la FDGDON sur les parcelles de chaque exploitation, préalable à la pose des pièges, puis toutes les semaines afin d’estimer les populations résiduelles.
« Si l’on constate une dérive par rapport aux populations, on se réserve le droit de lever cette dérogation », prévient Jean-Yves Couderc, du SRAL Rhône-Alpes. Les vignerons participant à cette expérimentation se sont par ailleurs engagés au respect des mesures suivantes : prospection précoce des parcelles – une mesure supplémentaire par rapport au dispositif classique –, arrachage des pieds malades, puis participation aux prospections collectives à l’automne. Les pièges pourront alors être enlevés.
Des essais portant sur cette technique ont déjà été conduits auparavant dans d’autres vignobles, notamment en Beaujolais. Les résultats étaient « mitigés ».