e tenant du 26 au 28 mai 2016 sur la ville côtière de Brighton, l’ICCWS a vu se succéder les bonnes fées au chevet du vignoble anglais. A commencer par George Eustice, le sous-secrétaire d’Etat du ministère de l’Environnement, de l’Alimentaire et des Affaires Rurales (DEFRA, ou Department for Environment, Food and Rural Affairs). « Je suis ravi que, pour la première fois, cet évènement significatif du calendrier viticole international se tienne en Angleterre. Le minutage n’aurait pas pu être meilleur » a lancé le parlementaire lors de son discours d’inauguration. Espérant emporter l’adhésion de la salle, il souligne que « nos viticulteurs travaillent dur pour produire certains des meilleurs vins de climats frais du monde. L’objectif du gouvernement est de soutenir leur ambition en déployant le pavillon britannique à l’export et exploiter l’énorme potentiel de développement de nos exportations. »


Une envolée qui a visiblement laissé de glace la journaliste Jancis Robinson MW. Prenant la suite au pupitre, elle a justement critiqué la stratégie de soutien gouvernemental, plaidant pour un esprit d’ouverture du vignoble plutôt qu’un esprit de compétition. « Pour de mystérieuses raisons, le DEFRA n’a pas réussi à renouveler son adhésion à l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV). Le coût de son adhésion est une modeste somme à cinq chiffres » tacle la master of wine.
« Les Pays-Bas, la Belgique, la Suède, l’Inde et l’Azerbaïdjan sont membres. Pourquoi pas le Royaume-Uni ? » a-t-elle souligné, estimant que cette absence entraînait de facto un isolationnisme académique et une mise à l’écart des négociations internationales sur les vins. « Nous tous, où que nous soyons dans le monde, devons continuer à travailler vers une production toujours plus qualitative de vin » a-t-elle conclu, se faisant le chantre de la mise en réseau.
Cette volonté d’ouverture semble particulièrement prégnante parmi les acteurs de la filière anglaise. « Nous approchons une taille qui mérite une recherche coordonnée. Maintenant, c’est le bon moment pour avoir plus d’ouverture » témoigne ainsi Sam Lindo, le président de l’Association des Vignobles Britanniques. « Nous devons aller de l’avant. l’Angleterre a besoin de dépasser la Champagne, pour rentrer en contact avec l’ensemble du monde du vin » renchérit Chris Foss, le responsable du département vin du collège de Plumpton.
Et à l’heure de la fermeture du symposium, les visiteurs anglais avaient encore en tête le mot de clôture : le souvenir des effets du premier ICCWS, qui s’était tenu en 1984 en Nouvelle-Zélande, et avait marqué le développement viticole de l’archipel austral. La dixième édition de l’ICCWS se tiendra au Canada en 2020.