ans le vignoble du Jura, 80 hectares de vigne vont être plantés d'ici 2018. Un phénomène totalement inhabituel, qui réjouit le président du Comité interprofessionnel des vins du Jura, Jean-Charles Tissot : « C'est du jamais vu depuis la fin des années 1970, soit depuis près de 40 ans ! s'est enthousiasmé celui-ci, lors de l'assemblée générale du CIVJ, ce mardi 10 mai 2016. Même si l'idéal serait de parvenir à une croissance de 10 % du vignoble, soit environ 200 hectares supplémentaires, ces plantations nouvelles sont pour l'interprofession un signe encourageant, car elles font suite à une « prise de conscience » de la part des producteurs depuis deux ou trois ans.
Le vignoble jurassien souffre en effet, depuis 2012, d'un problème de disponibilité en vin, lié à un déficit de production. Ces quatre dernières années, la récolte globale n'a jamais dépassé la barre des 74 000 hectolitres, alors qu'elle avoisinait facilement les 80 000, voire les 100 000 hectolitres les années antérieures. Un phénomène attribué à plusieurs facteurs, à l'instar de ce qui se produit dans d'autres vignobles : de faibles rendements, des problèmes de maladies et des aléas climatiques.


Ce problème de manque de vins est accentué par le fait que les ventes sont dynamiques depuis trois ans, tirées par l'export. Les sorties de chais ont été supérieures aux récoltes plusieurs années de suite, conduisant à un épuisement progressif des stocks, qui a fini par provoquer lui-même une baisse des ventes, par manque de disponible. « Les vins du Jura ont le vent en poupe, plus particulièrement depuis deux ou trois ans, précise Baudoin de Chassey, directeur du CIVJ. Certains opérateurs ont des difficultés à répondre à des marchés de volumes et les producteurs sont obligés de contingenter leurs marchés ». « Nous manquons de vins, les stocks sont tendus, confirme Hervé Ligier, président de l'ODG Arbois. Notre nouveau challenge pour les années à venir consistera à être capables de fournir les marchés ».
Pour dynamiser les plantations et les installations de nouveaux vignerons, le CIVJ et la Société de viticulture du Jura ont notamment monté une « commission de travail » destinée à bâtir un argumentaire « promotionnel » sur l'attractivité du territoire et du vignoble. L'interprofession a par ailleurs entamé des démarches pour que les opérateurs puissent accéder au dispositif de « mise en réserve » ; un vote dans ce sens a été adopté en décembre 2015 et acté dans les accords interprofessionnels.